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COVID-19

Cynthia Thomas envisage la rentrée comme un beau défi

le lundi 11 mai 2020
Modifié à 9 h 41 min le 11 mai 2020
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Depuis 7 h 50, la cloche sonne de nouveau dans les écoles primaires de Valleyfield. Une rentrée pas comme les autres attend les élèves et aussi les professeurs. Cynthia Thomas, enseignante de 4e année à l’école Sacré-Cœur, a dû adapter sa façon de travailler et elle entrevoit les prochaines semaines comme un défi professionnel. « Lors de l’annonce des réouvertures des écoles et lorsque nous avons reçu toutes les nouvelles directives, je n’ai pas trouvé cela facile, avoue l’enseignante. Après quelques jours, je perçois maintenant la rentrée comme un beau défi à relever professionnellement. C’est certain que je vais adapter ma façon d’enseigner. Je vais faire plus d’enseignement magistral en utilisant différemment mon Tableau blanc interactif. Habituellement, je travaille beaucoup par atelier, ce qui n’est plus possible puisqu’il y a des échanges de matériel.» Avec ses élèves de 9 et 10 ans, elle envisage utiliser les méthodes possibles d’enseignement, que ce soit en se déplaçant à l’extérieur de l’école, en lisant des livres dans les parcs ou en bougeant dans la mesure du possible pour «changer le mal de place». On sait que les modules dans la cour d’école ne seront pas accessibles. Il n’y aura pas de cours d’éducation physique non plus. Huit élèves se trouvaient devant elle lundi. L’enseignante mentionne avoir joué à Tetris pour adapter sa classe afin de respecter la distanciation sociale. Elle comprend les motivations du gouvernement de rouvrir les écoles, notamment pour les élèves qui éprouvent des difficultés académiques. «Peu importe si l’enfant est à la maison ou à l’école, ils auront tous un suivi, laisse-t-elle entendre. En ce qui a trait aux conditions exigées par la santé publique, je trouve personnellement la rentrée un peu précipitée et je pense que dans certains cas, les conditions seront difficiles à faire respecter, surtout pour les plus jeunes. » La réouverture des écoles peut être accompagnée d’une certaine crainte. C’est moins le cas, personnellement, pour Cynthia Thomas. «Je n’ai pas peur personnellement de l’attraper puisque je suis une adulte et je connais les consignes de la santé publique, concède-t-elle. Par contre, j’ai une fille en maternelle et je sens que pour les plus jeunes, le respect de la distanciation physique sera plus difficile à respecter. » Deux mois plus tard Elle a retrouvé ses élèves presque deux mois après les avoir vus une dernière fois dans son local de classe. Entre-temps, elle avait gardé contact avec eux via une plateforme virtuelle. Mme Thomas a aussi utilisé les technologies pour parler à la plupart d’entre eux en plus de tenir une vidéoconférence. Elle annonce avec fierté que 80 % de ses élèves ont pu continuer leurs apprentissages en confinement. «La situation de chaque famille est différente en ce qui a trait à l’accès à internet ou une imprimante, explique l’enseignante. »  Donc j’ai essayé de varier entre des activités en ligne et à imprimer. J’ai beaucoup misé sur des exercices autonomes, puisque j’étais très consciente que certains parents devaient faire du télétravail en même temps. Pour les cinq prochaines semaines, elle entend consolider les apprentissages. Il pourrait y avoir des notions essentielles non vues enseignées par la suite. Il faut savoir que les élèves devant elle grimperont au troisième cycle du primaire en septembre. Avec d’autres enseignants, elle aimerait que ses élèves rédigent des lettres pour les personnes âgées confinées en résidences. La situation qui prévaut va bien sûr teinter les journées à l’école. «Je veux savoir comment ils se sentent souligne l’enseignante. Je veux qu’ils s’expriment sur le sujet et j’ai déjà prévu un petit journal d’écriture afin qu’ils m’expriment comment ils se sentent. »