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Contre vents et marées

le jeudi 04 juin 2015
Modifié à 0 h 00 min le 04 juin 2015
Par Denis Bourbonnais

dbourbonnais@gravitemedia.com

Le Grand Voyage humanitaire de Styves St-Pierre pour la prévention du suicide prend toute sa signification avec chaque coup de pagaye dans les eaux du fleuve Saint-Laurent depuis qu’il s’est élancé à bord de son kayak de mer, le 24 mai, à Kingston en Ontario.

Le philanthrope de 32 ans a été confronté aux aléas de Dame nature en milieu de semaine quand il a franchi le kilomètre 214 de son périple de 1300 km, à la hauteur de Saint-Anicet. Forcé de prendre une pause en raison des vents de 50 km/h qui ont viré en direction nord-est, l’ex-résidant de Melocheville était déterminé plus que jamais à défendre la cause qu’il embrasse depuis la perte d’un grand ami, survenue il y a un peu plus d’un an.

«Les vagues étaient tellement hautes que je ne voyais plus l’horizon», a raconté Styves St-Pierre au Journal lors d’une escale prévue à la marina de Valleyfield. «Pour des motifs de sécurité, la Garde Côtière m’a fortement recommandé d’arrêter. De toute manière, j’étais dû pour faire un premier ravitaillement. J’ai un jeu d’une vingtaine de jours pour passer au travers mon aventure d’une durée maximale de 60 jours», de signifier l’ambulancier de métier, qui prend une sabbatique de 3 mois afin d’accomplir sa mission.

Ces quelques difficultés de parcours n’ont pas eu pour effet de décourager le kayakiste domicilié à Victoriaville. Bien au contraire, les imprévus lui ont fourni une motivation supplémentaire de donner sa réponse personnelle au suicide. «Je fais le Grand Voyage pour qu’ensemble, on puisse éviter à certains de faire le grand voyage. «Je veux me mettre en action dès maintenant. Je suis en santé et je souhaite partager mon énergie avec les autres. Le suicide est un grave problème de société auquel il faut s’attaquer», devait-il insister.

Sa volonté de mettre le cap sur Percé en Gaspésie est renforcée mais il n’en demeure pas moins que Styves St-Pierre l’a appris à la dure depuis son départ. Se promenant d’île en île sur la portion ontarienne de son expédition, il croyait pouvoir y dormir certaines nuits sauf que les petits archipels étaient tous occupés. De plus, le kayakiste s’est vu refuser l’accès à un terrain de camping. Et puis les vents dominants du Suroît qui lui soufflaient dans le dos ont changé bout pour bout pendant 48 heures.

Styves St-Pierre assure qu’il n’est pas importuné par le froid sur les flots grâce à ses quatre couches de vêtements. Il admet toutefois que certaines nuits passées dans sa tente l’ont fait frissonner. Pour le reste du trajet, l’aventurier aura à faire du portage pour contourner les écluses de la Voie maritime du Saint-Laurent et surtout, il devra s’harmoniser avec les marées une fois arrivé dans le bas du fleuve.

Des rassemblements avec conférence ont été planifiés à Trois-Rivières, Québec, Rivière-du-Loup et Percé pour aider St-Pierre à atteindre son objectif financier de 25 000 $. Pour faire un don en ligne, il suffit de composer le http: //bit.do/GV2015.

Le Grand Voyage

Plus de 122 kg (270 livres) de nourriture sèche

et d’équipement à bord

 Moyenne de 30 km par jour

  Activité de financement (hot dogs) chez Sinray

   Mobilisation pour la prévention du suicide

   Passage parmi les baleines à Tadoussac