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Justice

Contamination des sols à Beauharnois: Elkem va en appel de sa condamnation

le mardi 15 novembre 2022
Modifié à 14 h 19 min le 15 novembre 2022
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Un aperçu du secteur industriel de Beauharnois où avaient lieu les activités industrielles d’Elkem. (Photo BAPE)

La multinationale Elkem en appelle de la condamnation rendue à son endroit le 2 septembre par la Cour Supérieure, lui ordonnant de décontaminer 18 hectares de terrains situés en bordure du lac Saint-Louis à Beauharnois et de verser une compensation monétaire totalisant quelque 200 000 $ aux propriétaires des lieux, la famille Hone-Bellemare.

Dans une déclaration d’appel datée du 17 octobre, l’entreprise estime que la juge Geeta Naran a erré à de nombreux égards, rapporte le quotidien La Presse; à commencer par le fait de retenir l’automne 2010 comme « point de départ de la prescription » en établissant que c’est à ce moment que les propriétaires ont pris connaissance d’un rapport déterminant sur la contamination de leur domaine.

La multinationale soutient que le jugement ne tient pas compte du « comportement négligent ou l’aveuglement volontaire » des propriétaires, qui étaient, selon elle, au fait de la contamination dès les années 1990.

Elkem fait valoir que ce délai l’a empêchée de « constituer une défense contre des tierces parties », soit les anciens propriétaires de l’usine qu’elle a acquise en 1984. Cela la contraint donc à « assumer seule tous les coûts de décontamination sans possibilité réelle de récupération auprès des autres industries ».

L’entreprise ajoute que le jugement comporte « plusieurs carences » relativement au choix des méthodes de décontamination imposées, dont elle évalue les coûts entre 3 et 13,3 M$, selon la méthode retenue.

Elkem Metal Canada a possédé et exploité une usine de ferromanganèse et de ferrosilicium de 1984 à 1991 à Beauharnois sur des propriétés voisines de la famille Hone-Bellemare. L’entreprise avait acquis ces installations de la Union Carbide, qui l’exploitait depuis 1973. 

Le manganèse a été un sous-produit des activités industrielles d’Elkem et les concentrations de manganèse sur les lieux dépassent aujourd’hui les niveaux acceptables établis par le ministère de l’Environnement du Québec pour les sols à usage résidentiel.