Justice

Condamné à des travaux communautaires pour ne pas avoir fait ses travaux communautaires

le lundi 07 mai 2018
Modifié à 14 h 54 min le 07 mai 2018
Par Steve Sauvé

ssauve@gravitemedia.com

Condamné le 6 avril 2017 à faire 150 heures de travaux compensatoires, Ryder Tremblay vient d’être condamné à en faire 200 heures puisqu’il n’a exécuté aucune des heures qu’il lui avaient été imposées. Connu dans la région pour avoir défendu les couleurs des Braves de Valleyfield lors de la saison 2012-2013, Tremblay avait l’obligation du tribunal d’effectuer 150 heures de travaux compensatoires afin d’obtenir une absolution conditionnelle. Cependant, devant le juge Bertrand St-Arnaud le lundi 7 mai, l’avocat de l’accusé, Me Brochu, a expliqué que Ryder Tremblay n’avait pas été en mesure de s’acquitter de sa tâche en raison de son horaire de temps excessivement chargé. «Il travaillait à temps plein en plus de faire des études professionnelles à temps plein également, dit la juriste au juge St-Arnaud. Maintenant qu’il a terminé ses études, il sera en mesure d’effectuer les travaux.» Comme il est question d’une suggestion commune, le magistrat a accepté de l’entériner. Par conséquent, Ryder Tremblay doit exécuter 200 heures de travaux compensatoires dans un délai de 16 mois. De plus, il doit se soumettre à une période de probation sans suivi pour les 18 prochains mois en plus de faire un don de 500 $ à l’organisme Via L’anse d’ici trois mois. Les accusés prennent-ils ce genre de sentence à la légère? Le juge Bertrand St-Arnaud s’est montré hésitant à entériner la suggestion commune qui lui était proposée. Pour cause, le juge St-Arnaud avait fait une sortie en règle, sur ce genre de délit le 27 juillet 2017 alors qu’il siégeait en salle 1 au palais de justice de Valleyfield. «Les gens devraient comprendre que des travaux compensatoires sont une alternative à la détention, avait alors dit le juge Bertrand St-Arnaud. Ils devraient comprendre que s’ils n’exécutent pas les travaux, ils iront en prison. Si la première alternative ne fonctionne pas, nous n’avons pas le choix d’y aller avec l’autre.» Le juge St-Arnaud disait aussi être étonné qu’un condamné ne prenne pas une sentence au sérieux. «Ça me dépasse lorsqu’une personne arrive au tribunal parce qu’elle n’a pas exécuté ses travaux compensatoires, relate M. St-Arnaud. J’impose cela à un accusé, mais lorsqu’il sort de la salle, il s’en fout.» Toujours dans sa réflexion à voix haute, le magistrat soulignait que le Code criminel stipule que les tribunaux doivent regarder toutes les options possibles avant qu’une personne déclarée coupable prenne le chemin d’un centre de détention. «Il faut que le message soit compris, insiste le juge St-Arnaud. C’est évident que quelqu’un qui ne fait pas ses travaux compensatoires finira en prison.»