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«C’est important d’en parler» - Laurie Kingsbury

le jeudi 30 avril 2015
Modifié à 0 h 00 min le 30 avril 2015
Par Denis Bourbonnais

dbourbonnais@gravitemedia.com

SALABERRY-DE-VALLEYFIELD - Lorsque l’équipe canadienne de hockey féminin a arraché l’or aux Américaines de façon dramatique aux Jeux Olympiques de Sotchi en 2014, Laurie Kingsbury était sur le long chemin de la réhabilitation.

Concentrée à guérir et sachant qu’elle aurait pu être de l’alignement deTeam Canada, la Campivallensienne pouvait difficilement regarder les matchs au petit écran. «J’avais de la peine. J’avais tout sacrifié pour réaliser mon rêve olympique et je savais que c’était terminé. J’ai quand même tenu à féliciter Mélodie (Daoust) pour sa médaille d’or. Je lui ai dit qu’elle était chanceuse d’être en santé», a-t-elle confessé au Journal.

Aujourd’hui, deux ans et demi après avoir encaissé un choc brutal à la tête lors d’un match des Orange de l’Université de Syracuse, Laurie reprend le dessus peu à peu. Son état de santé attribuable à plusieurs commotions cérébrales (6, dont 3 au hockey) est passé de fragile à satisfaisant. La jeune femme a bon espoir de mener une vie sans symptômes liés au traumatisme crâno-cérébral léger qu’elle a subi.

Les jours sombres, où Laurie ignorait ce que l’avenir allait lui réserver, semblent derrière elle. Tout en continuant à faire son deuil de sa carrière au hockey, la double médaillée des championnats du monde (U-18) veut sensibiliser les athlètes commotionnés à la nécessité de consulter le personnel médical qualifié dans le domaine.

«C’est important d’en parler. Les gens ne savent pas à quel point c’est difficile de vivre ça. Je l’ai appris à la dure, mais je peux témoigner qu’il existe des ressources comme Neurosport pour aider à guérir», affirme celle qui a louangé notamment le kinésiologue Eric Le Bouthillier pour l’efficacité de ses soins.

Laurie Kingsbury a également bénéficié de l’expertise du docteur David Mulder, qui est associé au Canadien de Montréal, pour corriger un problème de vision dû à la dernière commotion cérébrale. «Les yeux me chauffaient constamment et je me suis rendue compte que mon œil droit regardait à côté. Le Dr Mulder m’a donné des exercices à faire pour la vue et j’ai maintenant des réflexes de fou», a-t-elle exprimé, tout en soulignant l’apport financier de ses parents pour défrayer le coût des séances à 100 $ l’heure.

Ayant dû renoncer à la bourse athlétique d’une valeur annuelle de 53 000 $ US qui lui avait été octroyée par l’Université de Syracuse, Laurie a réussi en dépit de sa santé précaire à compléter un Diplôme d’études professionnelles (DEP) à l’École des métiers de l’aérospatiale (EMEM) en montage de structures d’avions à Montréal. «J’aurais pu avoir un emploi chez Bombardier, mais je préfère pour l’instant travailler comme superviseure d’une entreprise de sécurité dans le Port de Montréal. J’aime ce que je fais», a-t-elle indiqué.

Pour Laurie, le hockey est maintenant une chose du passé. «Ce fut une fin crève-coeur et je suis encore en période de deuil. Je ne veux plus risquer rien, même dans une ligue de garage. Je désire fonder une famille et c’est plus important pour moi de rester en santé», devait-elle conclure.