Faits divers
Justice

Bruno Brossoit reste derrière les barreaux

le mercredi 30 septembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 30 septembre 2015
Par Steve Sauvé

ssauve@gravitemedia.com

Bruno Brossoit, présumé auteur du canular à l’origine du déploiement policier au Collège de Valleyfield le vendredi 25 septembre a avoué avoir agi ainsi dans l’espérance de tomber sous les balles des policiers.

Lors de son enquête pour remise en liberté, l’homme qui compte plusieurs tentatives de suicide à son actif a informé le tribunal que son mode de vie oisif était désormais trop important pour lui. D’ailleurs, c’est en larmes qu’il a demandé à la juge Marie-Chantal Doucet, de lui permettre de suivre une thérapie afin de mettre un terme à ses problèmes de consommation excessive.

«Je prends de cinq à 10 comprimés de méthamphétamine par jour. À cela s’ajoutent trois grammes de cannabis et je bois 40 onces de Jack Daniel à chaque deux jours», prétend l’accusé qui a reçu un diagnostic de personnalité limite récemment. 

Lors de sa comparution, la procureure, Me Nathalie Boisvert, a fait entendre l’appel que Brossoit aurait logé à la centrale 9-1-1. «Oui bonjour, je viens de voir un homme armé habillé en vert avec des lunettes noires, marcher proche du cégep, au revoir», mentionne l’interlocuteur à la répartitrice de la centrale d’urgence.

Quelques heures plus tard, après avoir visionné une bande vidéo où l’on verrait la personne qui a logé l’appel, les policiers ont procédé à l’arrestation de Bruno Brossoit à l’intersection des rues Saint-Thomas et Champlain, soit celle où est situé le Collège de Valleyfield.

«Je m’en fout de faire de la prison pour ce que j’ai fait. Ça ne me fait pas peur. Par contre, je veux de l’aide pour régler mes problèmes de consommation. Je veux avoir la chance de voir mon enfant. J’aurais dû le faire avant. C’est un cri  de détresse que j’ai fait.»

Présente lors de la comparution qui a duré plus de 60 minutes, une agente du centre Toxico-gîte a précisé que l’accusé est un homme qui a réellement besoin d’aide. «Il est franc sur sa consommation. L’évaluation démontre qu’il est en détresse psychologique. Selon l’évaluation que nous avons faite, c’est un individu avec des problèmes de consommation et de comportement. Toutefois, il serait capable de se conformer à nos règles», a fait valoir l’intervenante.

Malgré les demandes répétées de Bruno Brossoit, la juge Doucet a préféré rejeter la demande et maintenir la détention de celui dont la prochaine comparution est prévue le lundi 5 octobre.

«J’en conviens que votre situation n’est pas facile. Toutefois, je n’ai que votre parole comme gage et cela est insuffisant. Je ne vois pas dans votre témoignage une volonté réelle de régler votre problématique. Par conséquent, je refuse votre demande et j’ordonne par la même occasion votre détention», a confirmé la magistrate. 

Sous le choc

Lors du déploiement policier, plus de 30 agents étaient sur place. Huit appels ont été logés auprès de la centrale 9-1-1 par des étudiants, des enseignants et des parents qui voulaient être renseignés sur la situation. Trois enseignantes confinées ont expliqué leur situation de façon émotive à la répartitrice, comme en témoigne une bande audio que la couronne a fait entendre.