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Économie

Barbier : une tendance pas prête d’être rasée

le jeudi 20 septembre 2018
Modifié à 16 h 31 min le 20 septembre 2018
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

Justin Parent est un entrepreneur dans l’âme. En fait, il avoue ne pas aimer recevoir des ordres, alors il a décidé de devenir son propre patron. Le jeune homme de 20 ans gère déjà deux entreprises, dont l’une a vu le jour il y a une semaine à peine, le salon de coiffure Les Barbares de Valleyfield. « En fait, je suis le propriétaire de la franchise. J’étais déjà un client des Barbares à Laval. J’y allais deux à trois fois par année. Mais quand j’ai vu Mathieu aux Dragons, à la télé, et qu’il cherchait des franchisés, je l’ai joint par courriel et ça n’a pas été long », explique celui qui étudie à l’université afin de conclure son baccalauréat en gestion internationale. « Je ne suis pas barbier moi-même, je n’aurais pas le temps. Je suis gestionnaire. Mais je me suis entouré d’une formidable équipe », lance Justin Parent, enchanté de la réponse actuelle de la clientèle. Une tendance qui revient, qui s’installe S’il avoue que la tendance des barbiers est un retour, celle des soins pour hommes est toute nouvelle et il croit que c’est là pour rester. « Chez les Barbares nous suivons cette vague qui s’installe ici. C’est déjà très fort en Europe, à Londres, entre autres. Les hommes veulent prendre soin d’eux. Il n’est plus rare de voir un homme utiliser des crèmes matin et soir. Un homme qui veut de bons produits pour hydrater sa peau, prendre soin de sa barbe, ses cheveux. Nous embrassons cette tendance, tout en étant un barber shop où les femmes sont les bienvenues », lance le jeune homme d’affaires qui compte sur trois barbiers, dont un apprenti et autant de coiffeuses. Les hommes fréquentent Les Barbares, parce qu’ils veulent vivre une expérience. « Ils veulent la coupe, les soins, l’expérience. Les femmes ont tendance à aller se faire masser, aller dans les spas. Les hommes veulent des soins masculins, un bon lavage de cheveux, un massage facial, qu’on prenne soin de leurs poils. C’est un moment de relaxation. Une heure avec ton barbier ou ta coiffeuse, dans une ambiance jeune, amusante », dit celui qui offre aussi une consommation à ses clients qui veulent vivre l’expérience jusqu’au bout. Une belle incorporation Le salon les Barbares a pignon sur rue dans l’ancien local de Cajodi, un endroit fort bien placé sur la rue Alexandre. Au rez-de-chaussée se trouvent les installations pour les barbiers et coiffeuses, mais à l’étage, c’est la boutique Born Free que l’on retrouve. La première entreprise de Justin Parent. « Je l’ai acheté à 18 ans, il y a deux ans. Ça marchait déjà, mais je l’ai remis sur pied. J’ai eu un bon mentor en mon père qui est lui-même entrepreneur. Avec Born Free je vise un public jeune, avec des vêtements de type street wear, des chandails que tu peux porter par exemple en sortant de l’entraînement, ou pour aller dans un beau restaurant. C’est aussi ça la tendance », dit celui qui veut agir localement. Il achète son tissu à l’extérieur, mais tient absolument à faire coudre ses produits au Québec. Les deux marchés s’imbriquent, même si avec son salon, il vise une clientèle large. « Que tu aies 18 ans, ou 62, tu veux avoir une belle coupe de cheveux. Tu veux prendre soin de toi. C’est ce que nous faisons », conclut celui qui ne croit pas voir une saturation du nombre de salons dans la région. « La compétition c’est bon. C’est bon pour montrer que nous sommes les meilleurs », dit le barbare de l’industrie.