Automobiles

Audi RS 6 Avant 2020 : la plus badass des familiales

le jeudi 28 novembre 2019
Modifié à 4 h 03 min le 01 décembre 2019
Le Guide de l'Auto Article par Gabriel Gélinas

Cela fait longtemps que les amateurs de performance l’attendent, et son arrivée au pays est imminente puisqu’elle sera commercialisée au Canada dès 2020.

Cette voiture, c’est la RS 6 Avant, une véritable bombe de 590 chevaux dotée d’une gueule d’enfer. Comme disent les Américains, elle est complètement badass

Notre premier contact avec la RS 6 Avant 2020 a lieu dans la région de Malibu, sur la côte californienne, un endroit où l’on aperçoit fréquemment des bagnoles exotiques comme des Lamborghini ou des McLaren. Et même si la RS 6 Avant n’est pas une auto sport exotique, nous avons pu constater que son pouvoir d’attraction est très réel : plusieurs automobilistes n’ont pas hésité à nous rejoindre pour l’admirer de plus près lors d’une pause en bordure de la route pendant le tournage de cette vidéo.

Gueule d’enfer
Avec son look qui annonce un potentiel de performance délirant, la RS 6 Avant saute aux yeux, même lorsqu’elle est à l’arrêt. Par rapport à la A6 Avant conventionnelle, commercialisée en Europe, la RS 6 Avant affiche sa spécificité avec sa carrosserie élargie de 40 millimètres sur chaque côté, ses passages de roue larges et évasés soulignant la présence du rouage intégral et permettant d’abriter les jantes de 22 pouces offertes en option, son aileron de toit allongé et son diffuseur cintré par deux immenses tuyères d’échappement.

En fait, seulement quatre pièces de carrosserie sont partagées avec la A6, soit les deux portières avant, le toit et le hayon. Bref, son look émule celui des voitures de course du Championnat DTM en Allemagne, et pourtant c’est bien une familiale dont le côté pratique est indéniable puisque son espace de chargement est plus vaste que celui d’un Audi Q5, et est presque aussi grand que celui d’un Q8.

Toujours convaincu d’avoir absolument besoin d’un VUS? À compter de maintenant, rien n’est moins sûr… Bien évidemment, le prix qui sera demandé pour la RS 6 Avant dépassera largement la facture d’un Q5 ou d’un Q8, mais si l’on tente, par tous les moyens possibles et imaginables, de rationaliser l’achat de cette familiale dopée aux stéroïdes, l’espace de chargement est un bon point de départ…

Le luxe high-tech
La RS 6 Avant est aussi une voiture de luxe qui fait le plein de toutes les technologies de pointe développées par la marque d’Ingolstadt. L’habitacle fait la part belle aux deux écrans tactiles en couleurs, et le cockpit virtuel permet au conducteur de sélectionner les affichages RS spécifiques, lesquels indiquent en temps réel, la pression des pneus, le couple et la puissance livrés par le V8 biturbo, la pression de suralimentation et, surtout, les mesures d’accélérations et les forces G.

1,39 G d’accélération latérale
C’est ainsi que j’ai pu relever une donnée plutôt frappante, l’affichage de l’accéléromètre indiquant 1,39 G d’accélération latérale lors du parcours d’un tronçon de route isolé et désert, où je m’en suis donné à cœur joie au volant.

À ce sujet, il convient de préciser que notre voiture d’essai était équipée en option du pack RS Dynamic Plus, lequel comprend le différentiel arrière vectoriel de couple et la direction dynamique aux quatre roues, ces deux éléments conférant un caractère très incisif à la RS 6 Avant tout en lui donnant des limites très élevées en ce qui a trait à l’adhérence en virage.

Aussi, notre RS 6 Avant était équipée de la suspension RS Sport avec Dynamic Ride Control, laquelle est composée de ressorts en acier et d’amortisseurs ajustables sur trois modes, connectés deux par deux en diagonale, avec un même circuit d’huile et une soupape centrale. En parcourant un virage à grande vitesse, les soupapes régulent la circulation de l’huile dans l’amortisseur de la roue avant intérieure au virage en compensant son débit indépendamment de la roue opposée, permettant ainsi d’augmenter l’adhérence en réduisant le roulis.

Le seul handicap de la RS 6 Avant, en ce qui a trait à sa dynamique en conduite sportive, est son poids élevé, la voiture affichant plus de deux tonnes métriques à la pesée. Cela étant dit, cette masse est remarquablement bien maîtrisée et, lorsque la RS 6 Avant est freinée par des disques en composite de céramique proposés en option, la voiture ne souffre d’aucune déficience lors des décélérations massives. Relevons au passage que la suspension faisant partie de la dotation de série est de type pneumatique adaptative comportant plusieurs modes et intégrant un correcteur d’assiette.

Un cœur de feu
Le V8 biturbo de 4,0 litres, partagé avec la récente RS 7 Sportback et le prochain VUS de performance RS Q8, est un monstre de couple, comme en témoigne le chrono de 3,6 secondes pour le 0-100 km/h avec l’activation du système de Départ canon. L’ajout de l’ensemble Dynamique plus permet aussi d’augmenter la vitesse maximale de 250 à 305 km/h, rien de moins…

La boîte est une automatique à huit rapports, élaborée par l’équipementier ZF, et le rouage intégral adopte les calibrations propres aux modèles RS en priorisant la livrée du couple au train arrière pour rendre la voiture plus joueuse. La RS 6 Avant, tout comme la RS 7 Sportback, est dotée d’une touche RS au volant, laquelle permet de passer directement aux modes de conduite RS 1 et RS 2, lesquels sont paramétrables par le conducteur qui peut choisir individuellement les calibrations spécifiques des divers systèmes de la voiture. Il est donc possible de créer un mode de conduite plus relaxe pour la conduite en famille, et un mode plus typé pour la conduite en solo.

Ce V8 biturbo n’est pas que performant, puisqu’il peut aussi se montrer efficient dans certaines circonstances grâce à deux dispositifs, le premier étant le système d’hybridation légère avec alternodémarreur et circuit électrique de 48 volts, lequel permet de récupérer l’énergie cinétique au freinage et de la stocker dans une batterie lithium-ion, pour ensuite la redéployer permettant ainsi de couper le moteur et de continuer à faire avancer la RS 6 Avant en roue libre.

Le second est le système de cylindres à la demande, lequel désactive les cylindres 2, 3, 5 et 8 lorsque la voiture roule à vitesse de croisière. Lors du fonctionnement à quatre cylindres, une cartographie spécifique augmente le débit d’injection sur les cylindres actifs, pour augmenter leur rendement, tandis que les cylindres désactivés sont utilisés comme des ressorts à gaz pour la rotation du vilebrequin. Dès que le conducteur appuie sur l’accélérateur, les cylindres inactifs sont instantanément réactivés.

Allongez les dollars
Le prix de la RS 6 Avant, ainsi que la tarification des options, n’a pas encore été établi pour le Canada, et ces informations ne seront communiquées que peu avant la commercialisation, tout comme dans le cas de la RS 7 Sportback d’ailleurs.

Toutefois, l’échelle de prix de ces deux nouveaux modèles devrait être voisine de celle de la RS 7 Sportback de première génération, laquelle variait entre 120 000 $ et 143 400 $. Aussi, on doit relever le fait que Audi demande très souvent des sommes considérables pour les équipements proposés en option, et que la RS 6 Avant ne fera certainement pas exception à cette règle.

La concurrence existe, et elle est exclusivement allemande avec des rivales directes comme la Mercedes-Benz E63 AMG S ou la Porsche Panamera Turbo Sport Turismo.

Voilà qui nous rappelle que le maintien de la vitesse libre sur les autobahns permet aux marques allemandes de faire la démonstration de leur savoir-faire en développant et en commercialisant des voitures au potentiel de performance absolument délirant. Longtemps cantonnée en Europe, et dans certains autres marchés à l’échelle mondiale, la RS 6 Avant de quatrième génération fait maintenant son entrée en sol nord-américain.

Comme on le dit en bon québécois, la RS 6 Avant est une sale machine, et je suis tenté de dire, comme les Américains, Shut up and take my money