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Arrêt obligatoire: une problématique à Salaberry-de-Valleyfield

le mercredi 19 août 2015
Modifié à 0 h 00 min le 19 août 2015
Par Steve Sauvé

ssauve@gravitemedia.com

Si l’expression «stop sméricain» est couramment utilisée dans le jargon québécois, celle «stop campivallensien» peut facilement la remplacer, comme le démontre une petite étude de quelques heures effectuée par le Journal Saint-François.

Le mardi 18 août vers 13 h 30 que le Journal a arpenté les rues de Salaberry-de-Valleyfield afin d’étudier le comportement des conducteurs à l’approche d’un arrêt obligatoire et de compiler un «Top 5» des intersections les plus problématiques.

Intersection Salaberry et Isabella

Un simple 20 minutes à cette intersection suffit pour constater l’ampleur de la circulation à cet endroit, situé à proximité de l’école Saint-Esprit.  Sur les 77 automobilistes à avoir déambulé lors de notre présence, seulement huit ont complètement immobilisé leur véhicule à l’arrêt obligatoire et deux de ceux-ci étaient une auto-école et une autopatrouille de la Sûreté du Québec.

«Les gens roulent vite et ne font jamais l’arrêt, dit une dame voisine de l’intersection. Je pourrais dire sans me tromper que près de 75 % de conducteurs ne font que ralentir.»

Intersection Danis et Grande-Île

Coin très achalandé puisqu’il est situé au cœur du secteur Bellerive, cette intersection est considérée dangereuse par les commerçants rencontrés. «C’est fou. Les gens n’arrêtent pas et ceux qui le font s'arrêtent une fois dépassés la ligne piétonnière», mentionne l’employée du commerce Ramtha.

Il n’y a pas que les automobilistes qui ont un comportement alarmant à cette intersection. Un cycliste, qui a délibérément omis de s’arrêter, a accepté de se confier au Journal, une fois que l’auteur de ces lignes l’a rejoint.

«Les arrêts, c’est pour les automobilistes, pas pour les cyclistes. Je ne fais jamais mes arrêts. Je n’ai jamais eu d’accident, car même si je n’arrête pas, je fais attention. En plus, je crois que c’est aux conducteurs de faire attention aux cyclistes, nous sommes moins protégés qu’eux», dit l’homme, qui assure que sa conduite de vélo est irréprochable.

Intersection Grande-Île et Notre-Dame

Si une situation conjure, c’est bien celle-ci. Le commerce situé sur ce coin est une école de conduite. Lors des cours théoriques, le professeur pourrait amener ses élèves à l’extérieur afin de leur expliquer ce qu’il ne faut pas faire devant un panneau d’arrêt obligatoire.

Seulement 30 minutes ont été nécessaires pour constater plus de 50 infractions. Même un conducteur de poids lourd n’a pas jugé bon de s’immobiliser à l’intersection. «C’est tout le temps comme cela. C’est l’enfer. Le pire dans tout cela c’est qu’une école se trouve à environ 100 mètres. En plus, c’est un passage d’écoliers lors de la période scolaire. Je comprends que les policiers ne peuvent pas être toujours présents ici, mais, est-ce que le bon jugement des automobilistes pourrait être appliqué ? Ça va prendre quoi, un enfant qui se fait frapper ?», se questionne Martin Prégent, père de cinq enfants et résident à proximité de l’intersection.

Intersection boul. du Havre et Ellen

On pourrait penser que la vue apaisante du bord de l’eau calmerait les conducteurs et inciterait ceux-ci à réduire leur vitesse et se conformer aux arrêts obligatoires. Pourtant, c’est loin d’être le cas à l’intersection des rues Ellen et du boul. du Havre.

Sur les 103 véhicules qui ont circulé de  15 h 50 à 16 h 15, moins de la moitié ont effectué un arrêt réglementaire. Pierrette Courville, présente sur le terrain de la compagnie Aston-Johnson dit être témoin de plusieurs infractions chaque jour.

«Je viens me détendre sur le bord de l’eau sur une base quotidienne. J’avoue que je vois continuellement des automobilistes qui n’arrêtent même pas. Le pire c’est les motocyclistes. Afin d’éviter d’avoir à mettre un pied à terre, ils ne font que ralentir.»   

Intersection boul. du Havre et Saint-Charles

Le dernier endroit visité est l’intersection du boul. du Havre et de la rue Saint-Charles. À ce lieu voisin de la clinique médicale Havre Santé, plus de 60 véhicules y ont fait passage sur les 14 minutes d’observation.

Le constat est particulier. Les conductrices âgées avaient davantage le réflexe de faire un arrêt obligatoire dans les règles.  En fait, les 9 dames qui sont passées ont systématiquement immobilisé leurs véhicules. Trois d’entre elles ont même fait preuve de courtoisie en laissant le champ libre aux véhicules qui arrivaient à l’intersection.

Ce que le Code dit 

Les arrêts obligatoires sont réglementés par le Code de la sécurité routière. L’article 368 de celui-ci stipule que le conducteur d'un véhicule routier ou d'une bicyclette qui fait face à un panneau d'arrêt doit immobiliser son véhicule.

Sandra Morin, sergente à la Sûreté du Québec au poste de la MRC de Beauharnois-Salaberry informe qu’une contravention de 100 $ plus 48 $ de frais peut être imposée à un conducteur qui ne s’immobilise pas à un arrêt obligatoire. Ajoutant à cela l’inscription de trois points de démérite au dossier de l’automobiliste.