Alain Castonguay plaide coupable et risque la prison à perpétuité

JUSTICE.  Le Campivallensien Alain Castonguay a reconnu sa culpabilité en lien avec les accusations de meurtre au second degré et de tentatives de meurtre qui pesaient contre lui, à la suite des événements survenus le 3 octobre 2017 à Salaberry-de-Valleyfield, jeudi au Palais de justice local. L’homme âgé de 73 ans risque maintenant la détention à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant 12 ans. Le juge Daniel Royer de la Cour supérieure se donne un temps de réflexion précédant le prononcé de sa sentence, prévu le 22 juillet. Le meurtrier de Johanne Chayer, sa conjointe âgée alors de 65 ans, et auteur de coups de feu vers des policiers de la Sûreté du Québec avait signifié son intention de plaider la non-responsabilité le 22 janvier dernier. Incarcéré à la prison de Rivière-des-Prairies, le septuagénaire devait être évalué par une psychiatre de l’Institut Louis-Philippe Pinet avant la tenue de son procès. Jeudi, les procureurs du Directeur des poursuites criminelles et pénales dans ce dossier, Me Pierre-Olivier Gagnon et Me Hélène Langis, ainsi que les avocats en Défense, Me Jacques Vinet et Me Alexandre Dubé, ont soumis une suggestion commune au juge Daniel Royer à l’effet de convenir d’un plaidoyer de culpabilité. [caption id="attachment_65261" align="alignnone" width="411"] Johanne Chayer est tombée sous les balles tirées par son conjoint du temps, Alain Castonguay, le 3 octobre 2017. (Photo d'archives)[/caption] Alain Castonguay, qui est en détention préventive depuis la journée de l’homicide et des tentatives de meurtre, passera au moins les 10 prochaines années derrière les barreaux, la période déjà purgée étant soustraite à sa peine de 12 ans. «Si la suggestion commune est retenue par le juge, Alain Castonguay sera détenu au moins jusqu’à l’âge de 84 ans», a indiqué Me Pierre-Olivier Gagnon. En s’adressant au tribunal, M. Castonguay a exprimé des regrets à ses propres enfants, au frère de la victime et aux policiers qui ont été appelés sur les lieux du crime à l’automne 2017. Au cours de la soirée du 3 octobre, Johanne Chayer a contacté le 9-1-1 afin d’obtenir de l’aide à propos d’une querelle dans la résidence du couple reformé après plusieurs années de séparation. Une fois l’appel interrompu, les policiers Thomas Tremblay et Jean-Philippe Girard se sont présentés devant la maison du secteur Grande-Ile. Les agents ont alors été la cible de coups de feu et le suspect a atteint le policier Thomas Tremblay à trois reprises. Son collègue Jean-Philippe Girard lui a probablement sauvé la vie en l’agrippant par son gilet pare-balles pour le placer à l’abri tout en ouvrant le feu vers le tireur. Quand son acolyte a été sécurisé, l’agent Girard est retourné près de la résidence afin d’empêcher le suspect de s’enfuir. Le 14 mai 2018, Jean-Philippe Girard a reçu la Croix de la bravoure pour son geste héroïque. Le policier comptant 14 années d’expérience a ainsi été décoré de la plus haute distinction attribuée à un agent de la Sûreté du Québec. Son collègue Thomas Tremblay a dû subir trois interventions chirurgicales dont deux à un œil avant de retourner au travail, quatre mois plus tard.