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Santé

Accentuer les efforts dans le domaine de la santé pour contrer la pénurie

le jeudi 31 janvier 2019
Modifié à 11 h 04 min le 31 janvier 2019
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

Une importante délégation de professionnels en soins, membres de la FIQ, s’est présentée mercredi soir à la rencontre du conseil d’administration du Centre intégré de la santé et des services sociaux de la Montérégie-Ouest afin de décrier la situation actuelle vécue par les infirmières dans les centres de santé.   Francine Savoie, présidente de la FIQ-SPSMO s’est adressée aux membres du conseil en décrivant les conditions actuelles. « Nous sommes dans la crise. Nous voulons un plan d’action, faire des prévisions. Malheureusement, la situation est inacceptable, principalement pour les patients qui étaient en danger le week-end dernier. Il y avait 42 patients pour deux infirmières et une seule auxiliaire. On sait qu’il y a des efforts de faits, mais ça ne peut plus continuer », explique celle qui voit les gestionnaires faire des pieds et des mains pour joindre les deux bouts et trouver une solution. « Malheureusement, il nous manque 98 infirmières pour le week-end qui s’en vient. Il y a une seule coordonnatrice qui ne peut se promener partout. On ne peut plus continuer comme ça, il va arriver quelque chose de grave. Nous avons besoin de 395 infirmières et de 90 infirmières auxiliaires », scande la dame qui demande une rencontre avec les directeurs depuis octobre afin de pallier cette pénurie de main-d’œuvre. « On repousse toujours, mais ça ne peut plus aller. Maintenant le directeur général Yves Masse nous a dit à la rencontre qu’il a demandé à ses directeurs à nous rencontrer. Ce n’est pas drôle d’être obligés de leur forcer la main. Ils sont trop éloignés de ce qui se passe sur le terrain. »

Peur de réponses claires

D’ailleurs, la dame s’est évertuée à poser la question aux gestionnaires à savoir s’ils étaient au courant de la pénurie criante. « On laisse les équipes à découvert et nous prêtons flanc à des situations dangereuses. Nous ne pouvons plus étirer l’élastique. Les gens sont épuisés. C’est vous qui avez le pouvoir de prendre les décisions », dit celle qui a pourtant proposé des solutions, sans obtenir de réponses. [caption id="attachment_58441" align="alignnone" width="521"] Une importante délégation de professionnels de la santé est venue s’enquérir des démarches faites par les directeurs dans le but d’endiguer les situations dangereuses vécues en raison du manque d’effectif.[/caption] Claude Jolin, président du conseil d’administration, a avoué que le conseil était au courant des impacts. « Nous savons quel es choses ne vont pas en s’améliorant. Mais des gestes sont posés chaque jour pour rendre la situation moins pénible. Nous nous assurons que les cadres posent les bonnes questions, mais nous allons devoir nous asseoir pour aller plus loin et trouver des solutions », explique celui qui voit la pénurie de main-d’œuvre dans d’autres sphères de la société. « Nous allons devoir nous demander d’un point de vue social ce que nous faisons avec cette pénurie qui touche autant les professionnels de la santé que les restaurateurs. » Yves Masse a convenu de devoir ajuster les ressources en conséquence, afin d’assurer la sécurité de la clientèle. « Nous allons nous rencontrer pour partager et évaluer des solutions. »

Une visite planifiée

Quant à la visite de la ministre de la Santé, Danielle McCann, Yves Masse prétend qu’elle était planifiée et que l’intention n’était pas de la faire en catimini. « Elle connaissait la situation et ne l’a pas découvert lundi lors de sa visite. Nous avons des échanges réguliers avec elle et l’équipe ministérielle pour trouver des solutions. Elle a pu discuter avec les équipes et voir que tout le monde travaille pour offrir des services sécuritaires et de qualité », prétend-il. Il ajoute que son travail était de rassurer les gens en place et non pas de rencontrer les médias. Quant à l’hôpital de Vaudreuil-Soulanges, pour lequel de toute manière il faudrait trouver de la main-d’œuvre, il conclut en mentionnant que les échéanciers sont respectés. « Le travail continue et indépendamment de l’adresse ou du terrain, le travail déjà fait, comme le plan clinique ne sera pas jeté aux poubelles. »