Société

À 76 ans il se promet d’essayer le cannabis, mais où ?

le vendredi 16 mars 2018
Modifié à 13 h 23 min le 16 mars 2018
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

Michel Thibault - Gravité Média - Hubert Barrette n’a jamais fumé de joint de sa vie. L’homme de 76 ans prévoit goûter au cannabis lorsque cette drogue sera permise. Mais où ? «Je me promets d’essayer ça quand ça va être légal pour voir ce que ça fait», confie le résident de Beauharnois. Le hic, c’est qu’il ne pourra tenter l’expérience chez lui. L’homme habite un des 183 logements sociaux gérés par l’Office municipal d’habitation de Beauharnois. OMH qui a décidé d’interdire la consommation de cannabis dans ses logements, sur les balcons, dans les aires communes et sur les terrains de ses immeubles. Les locataires ont été avisés de la politique. La mesure fait fulminer M. Barrette. La même mesure est aussi en vigueur pour les quelque 350 logements de l’OMH de Salaberry-de-Valleyfield, confirme la directrice générale, Cathy Grenon. «On nous défend toutes sortes de choses» «Je ne suis pas d’accord. Ça me choque ! C’est toujours les personnes âgées qui payent pour. On nous tape sur la tête et on nous défend toutes sortes de choses», reproche le septuagénaire. Les aînés, à son avis, seront peut-être enclins à fumer du pot. «Ceux qui ont le cancer ou qui font de l’arthrose, ça va peut-être les aider à souffrir moins. Justin (Trudeau) dit que c’est un remède», observe-t-il. L’OMH précise que la consommation à des fins médicales sera permise, à condition d’avoir une prescription. Hubert Barrette fait valoir que si les locataires ne peuvent fumer de cannabis à la maison, ils devront se déplacer. «Va falloir prendre l’auto mais ce n’est pas légal de conduire sur le cannabis», souligne-t-il. Odeur et jouissance des lieux Directrice générale de l’OMH de Beauharnois, Annie Lemieux justifie la décision en invoquant la forte odeur du cannabis qui apparait incompatible, à ses yeux, avec une clause du bail de la Régie du logement. «Selon le bail, il ne faut pas troubler la jouissance des lieux des autres locataires. Le cannabis n’est pas encore légal et on a déjà des plaintes. Il y a des locataires qui sont dérangés par ça. C’est vraiment l’odeur qui dérage. C’est épouvantable, ça sent la mouffette», a-t-elle exprimé au journal. Mme Lemieux a précisé que la légalisation du cannabis préoccupait tous les OMH. «C’est un enjeu important. Ça fait longtemps qu’on en parle. C’est un gros questionnement dans notre réseau. En Montérégie-Ouest, nous avons tous pas mal la même position», a-t-elle exposé. Elle a ajouté que les propriétaires d’immeubles à logements privés étaient aussi inquiets. Application à déterminer L’OMH a adopté son règlement et informé les locataires de son existence. Comment le règlement sera appliqué reste toutefois à définir. Reste à voir quand la légalisation sera effective, quels seront précisément les règles entourant la consommation et la position de la région sur le sujet, a laissé entendre Annie Lemieux.

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