Actualités

Moulin historique en vente à Coteau-du-Lac

le lundi 21 juin 2021
Modifié à 14 h 07 min le 21 juin 2021
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

L’ancien moulin à farine a été construit en 1858. (Photo Journal Saint-François Y.M.)

L’ancien moulin Beaudet de Coteau-du-Lac construit en 1858 se cherche un nouveau propriétaire.

Son actuel propriétaire, le comptable Guy Jasmin, ex-maire de la Municipalité, confirme avoir mis l’immeuble en vente il y a environ un an. Le prix demandé est fixé à 5,2 M$.

M. Jasmin a fait l’acquisition du bâtiment historique en 1992 pour y aménager une salle de réception assortie d’une terrasse installée sur les dalles de pierres naturelles présentes à cet endroit.

Depuis la mise en vente, M. Jasmin affirme n’avoir reçu aucune offre sérieuse, ni même de la Municipalité ou de Parcs Canada, qui possède le Lieu historique voisin. « Je ne suis pas nécessairement pressé (de vendre) », dit-il.

Longue histoire

Construit sur un site stratégique à l’embouchure de la rivière Delisle, l’ancien moulin à farine d’abord connu sous le nom de moulin Beaudet, puis de moulin Langevin, possède une riche histoire.

Selon l’information qu’en possède la Société d’histoire et de généalogie de Coteau-du-Lac, Georges-Jules Beaudet le fit construire comme moulin à farine en 1858. Celui-ci comptait profiter du fait que, depuis 1854, les seigneurs s'étaient vu déposséder, entre autres, du "droit de mouture" qui obligeait les censitaires des seigneuries de Soulanges et de la Nouvelle-Longueuil à faire moudre leurs grains soit aux Cèdres, soit à St-Polycarpe, ou fonctionnaient les moulins banaux.

Beaudet connut cependant des revers de fortune et mourut pauvre. Le moulin à farine passa dans une faillite en 1899. C'est Jean Langevin, originaire de Chicoutimi, qui s'en porta acquéreur en 1906. Il y apporta de grandes améliorations.

En 1967, un Victor Langevin vieillissant vendit l'entreprise à un dénommé Steinman qui la consacra exclusivement à la transformation du grain de sarrasin en "kasha", une céréale d'origine russe.

En 1975, un violent incendie ravage le moulin, ne laissant intacts que les murs de pierre et trois turbines sur six.
Plus tard, l’édifice a été géré par l'Office du Tourisme de Coteau-du-Lac, puis par le Club Optimiste, jusqu’à son acquisition par M. Jasmin en 1992.

La Société d’histoire mentionne que l’édifice est érigé sur une pointe de roc inébranlable qui obstrue l'embouchure de la rivière Delisle depuis des millénaires. La pierre de taille de sa structure et de son revêtement extérieur fut prélevée sur la rive opposée de la rivière.

L'analyse du roc aux deux endroits, puis la conformation actuelle du rivage en question, révèlent qu'une importante carrière y a été exploitée. Le monument s'est avéré, au cours de son histoire, d'une solidité à toute épreuve. Même les poutres de chêne qui y ont été submergées lors de sa construction sont encore intactes.