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Le verre à moitié vide pour les microdistilleries du Québec

le vendredi 17 septembre 2021
Modifié à 8 h 13 min le 17 septembre 2021
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Nicolas Bériault de la Distillerie 3 Lacs. (Photo Journal Saint-François - E.T.)

Samedi, la Distillerie 3 Lacs servait le gin en échange de signatures. Comme ses confrères producteurs d’alcool de l’Union québécoise des microdistilleries (UQMD) elle dénonce la règlementation qui les prive de 52 % des ventes faites dans leurs installations.

 


Le 11 septembre marquait le début des revendications pour dénoncer au ministère de l’Économie et de l’Innovation la majoration sur les ventes faites en microdistilleries. Par la Loi, le prix de vente chez les producteurs et à la Société des alcools du Québec doit être le même. Toutefois, la SAQ prend la même majoration sur les ventes dans les succursales de la Société d’État et sur celles faites directement chez les producteurs. »
«Par exemple, nous nos gins qui sont vendus environ 45 $ à la SAQ et bien c’est la même chose ici, explique Nicolas Bériault, un des co-propriétaires de la distillerie située sur la rue Andrew. Ça représente 22 $ qu’on redonne à la SAQ même s’il ne touche jamais à notre bouteille.»
On évalue à 30 % les revenus générés par les ventes sur place qui reviennent directement aux microdistilleries québécoises. Au Canada, la moyenne est supérieure à 85 %.
L’UQMD représente plus de 50 membres partout au Québec. Ceux-ci participent à une industrie en pleine expansion. Les ventes ont augmenté de 87 % entre 2019 et 2020. 
Par les revendications qui ont débuté samedi, les membres de l’UQMD espèrent récupérer en partie ou en totalité la majoration de 52 % du prix de vente. «Ça nous donnerait un peu de flexibilité pour respirer monétairement, a ajouté M. Bériault. C’est une industrie en émergence, de plus en plus de microdistilleries qui poussent. Donc c’est de ravoir la part qui nous revient. »
L’UQMD espère que le gouvernement mette fin à ce qu’il décrit comme une injustice. «Plusieurs de nos membres sont à bout de souffle, a reconnu Jonathan Roy, président de l’Union. La réglementation en place freine leur développement et compromet leur avenir. »
La pétition devrait être déposée à l’Assemblée nationale cet automne.