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Le CISSSMO explique son refus de l'aide des paramédics dans les urgences

le vendredi 09 juillet 2021
Modifié à 17 h 28 min le 09 juillet 2021
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

(Photo Journal Saint-François - Archives)

Les paramédics avaient offert d’aller prêter main forte aux infirmières dans les urgences. Or, le CISSSMO a rejeté la proposition pour des raisons cliniques et de disponibilités.

«Il semble évident que les décisions prises le sont d'abord et avant tout pour des questions idéologiques, reléguant bien loin les services efficients à la population, soutient un employé de la Corporation des techniciens ambulanciers de la Montérégie. Il y aurait eu un impact évident et immédiat sur la surcharge de l'urgence de l'Hôpital du Suroit. »

Les paramédics ont d’abord proposé de l’aide aux urgences du Suroît et à Anna-Laberge. «Bien que l’idée était intéressante dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, plusieurs raisons cliniques et de disponibilité expliquent que finalement nous n’avons pu aller de l’avant avec ce projet, a répondu Jade St-Jean, Conseillère-cadre aux communications externes, relations médias et ministérielles. En effet, il y a des actes réservés que les paramédics ne peuvent effectuer sans la supervision du personnel des soins infirmiers.»

Si les urgences avaient été en zone chaude [COVID], il y aurait eu la possibilité d’utiliser le décret pour contourner les règles quant aux actes réservés. 

En fin de compte, les paramédics auraient pu être autorisés à agir comme préposés aux bénéficiaires dans les urgences. Des tâches jugées «pas très attractives» pour eux et avec des avantages limités. 

La régulation préférée pour le moment

En décembre 2020, les paramédics avaient offert de mettre en place des équipes de paramédecine communautaire. Tant à Valleyfield que dans Vaudreuil-Soulanges. Une initiative qui existe dans la région de Longueuil et permet d’enlever de la pression dans les urgences. Le tout permet d’opérer un tri dans les patients qui ne nécessitent pas de soins urgents. 

Ici le CISSSMO se défend d’avoir refusé le déploiement de ce projet. Il a plutôt préféré le projet de régulation qui se veut complémentaire. En raison du territoire vaste, on y voyait plus d’avantages.

«Dans le cadre du projet de régulation, lorsqu’un appel placé au 911 pour une ambulance est classé "non urgent" par le répartiteur médical d’urgence, un triage secondaire par une infirmière de l’unité de soutien clinique, basée à même le Centre de communication santé, sera effectué, explique Mme St-Jean. Celle-ci évaluera plus en détail la situation de l’usager et lui proposera une réorientation vers des services autres que l’urgence, si ceux-ci répondent adéquatement à son besoin.»

Les groupes de médecine familiale et les équipes de soins à domicile doivent être impliqués dans les trajectoires de services pour en assurer le succès.

On évalue à 5500 la diminution du nombre de transports ambulanciers en vertu de cette initiative d’ici 2022-2023. 
Le projet de paramédecine communautaire n’a pas été retenu pour le moment, mais le CISSSMO prévoit le déployer au cours des prochains mois.

Celui-ci implique qu’un usager fait partie d’un groupe ciblé lorsqu’il contacte le 911. Avant l’arrivée d’une ambulance, il peut recevoir la visite d’un paramédic communautaire qui va évaluer la situation. Celui, avec une infirmière en sois à domicile, et parfois un médecin, formule une recommandation d’orientation à l’usager, que ce soit le transport à l’urgence ou une prise en charge alternative.

Le besoin d’une équipe dédiée formée et qui se déplace rendait difficile son déploiement sur un territoire circonscrit.