Actualités

La rivière Saint-Charles ne présente rien d'anormal pour le MELCC

le vendredi 11 juin 2021
Modifié à 10 h 19 min le 11 juin 2021
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Le ministère de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques n’a rien relevé de problématique au sujet de la rivière Saint-Charles qui a fait l’objet de deux plaintes depuis 2020.

Le 3 avril 2020, une plainte a été logée au ministère. On y évoquait des matières flottantes près d’un ouvrage de surverse situé à proximité des rues Hébert et Victoria Ouest. L’inspection a eu lieu plus de deux mois plus tard, le 15 juin. Le Centre de contrôle environnemental du Québec n’a rien aperçu à ce moment. «Des vérifications ont aussi été réalisées auprès de la Ville de Valleyfield pour s’assurer du respect des exigences de débordement pour la surverse concernée et aucune non-conformité n’a été constatée», informe Daniel Messier, conseiller en communication et porte-parole régional au MELCC.
Le 1er juin de cette année, une nouvelle plainte a été déposée. Celle-ci concernait la présence de poissons morts. Le lendemain, l’inspection n’a décelé aucune problématique environnementale. Aucun poisson mort n’a été constaté et l’eau était claire.
Voilà que le 10 juin, des tortues serpentines, dont une de bonnes dimensions, flottaient près des rives d’une résidence de la rue Armand Ouest. Alors que le Service animalier de Salaberry-de-Valleyfield venait récupérer les animaux, on leur aurait signifié que le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec ainsi que les agents de la faune devaient récupérer les tortues pour procéder à des expertises.
Des données de 2007
Lorsque le MELCC est questionné sur l’aspect sanitaire de la rivière Saint-Charles, il évoque des données qui ont près de 15 ans. «Le ministère dispose seulement de données sur les chlorures et la conductivité à deux stations, l’une échantillonnée 17 fois et l’autre 11 fois, au cours de la période d'avril à juin en 2006 et de février à mars en 2007, résume le porte-parole du MELCC. Ces données découlent d’un projet de partenariat avec la ZIP du Haut-Saint-Laurent. Elles ne permettent pas de mettre en évidence des anomalies de la qualité de l’eau au moment des prélèvements. »
Daniel Messier a également expliqué que la rivière Saint-Charles ne faisait pas partie des cours d’eau suivis par le Réseau-rivières du Québec. Le ministère ne possède donc aucune donnée qui permette de dresser un portrait de l’état général de ce cours d’eau. 
Des déversements parfois nécessaires
Le conseiller en communication ajoute que l’application du Règlement sur l'évacuation et le traitement des eaux usées des résidences isolées est une responsabilité qui incombe aux municipalités.
«Bien que les déversements d’eaux usées ne soient jamais souhaitables, ceux-ci sont parfois inévitables et nécessaires, explique Daniel Messier. Des déversements planifiés sont parfois requis afin que les municipalités puissent procéder à des travaux préventifs ou correctifs sur leurs ouvrages, afin de prévenir des bris ou d’autres problèmes qui risqueraient de causer des déversements imprévus importants.»
Les débordements peuvent survenir lors de fortes pluies. Notamment dans les réseaux où les égouts sanitaires et pluviaux sont réunis. Il s’agit pour la plupart de réseaux qui ont environ 60 ans.
«Des travaux nécessitant des investissements majeurs seront requis afin de diminuer ces débordements, souligne Daniel Messier. À noter que depuis plusieurs années, des exigences plus restrictives sont appliquées lors de l'autorisation de l'établissement de nouveaux réseaux d'égouts ou lors de la réfection de ceux-ci, le tout pour éviter le rejet d'eaux usées non traitées à l'environnement.»
Une pétition
Maurice Richard, le citoyen qui a dénoncé la situation dans la rivière Saint-Charles, a décidé de ne plus faire cavalier seul. Il a instauré une pétition à laquelle pratiquement tous les résidents de la rue Armand Ouest ont apposé leur signature en l’espace d’une journée.
Celui qui a contacté nombreux politiciens et membres d’organisations environnementales exige des réponses rapidement au sujet de l’état de la rivière.