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La médecine de rue ouvre un cabinet à Valleyfield

le jeudi 23 septembre 2021
Modifié à 0 h 00 min le 24 septembre 2021
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Claude Théorêt, coordonnateur chez Pacte de rue, Caroline Rancourt, infirmière clinicienne et Steve Hickey, directeur de Pacte de rue, ont reçu avec joie un do de 10 000 $ de l’Ordre des infirmières et infirmiers de la Montérégie pour le projet de médecine rue. (Photo Journal Saint-François - E.T.)

Les gens de la rue auront accès à un médecin. Plus qu’un cabinet de soins, le bureau de consultation installé dans les locaux de Pacte de rue sera une oreille attentive pour les personnes délaissées et souvent en marge du système.

«C’est un accès santé pour la population qu’on dessert, a indiqué Claude Théorêt, coordonnateur de Pacte de rue. Qui est discriminée et qui vit dans le jugement. Les médecins étaient peu enclins à les recevoir. »

Une clientèle itinérante, parfois en consommation. Des travailleuses du sexe qui cachaient leur statut. «Elles sont parfois mères de famille. Elles s’excluent souvent du système par peur que les médecins les signalent à la Direction de la protection de la jeunesse», précise Théorêt.

Auparavant, la clientèle en sevrage devait se déplacer à Saint-Hubert. Ce qui n’avait rien de vraiment pratique. Martin Tétreault, directeur adjoint des programmes santé mentale et dépendance au Centre intégré de santé et services sociaux de la Montérégie-Ouest a permis de trouver une solution locale.

Une porte d’entrée pour le CISSSMO qui contribue au financement de la clinique, que ce soit pour le salaire ou des équipements médicaux. 

Quatre volets seront traités, la santé physique, la santé mentale, la dépendance et la santé publique/infections transmissibles sexuellement et par le sang.

C’est une clinique désignée pour une clientèle que le réseau de santé ne parvenait pas à rejoindre. 

«Tout était nouveau pour le CISSSMO, souligne le coordonnateur. Le projet est 100 % communautaire. On a attiré beaucoup de gens parce que c’est concret et réel. » La faculté de médecine de l’Université McGill suit le projet parallèle à Pacte de rue et pourrait envoyer des stagiaires à Valleyfield. 

Une clinique humaniste

Depuis le 13 septembre, dans les nouveaux locaux de Pacte de rue sur la rue Sainte-Hélène, un cabinet est ouvert. On y pratique de la médecine de rue. Avec un vaste volet communautaire.

«J’y vais beaucoup avec une approche de savoir-être, dit l’infirmière clinicienne Caroline Rancourt. Une approche biopsychosociale. Il faut être plus humaniste. Dans l’écoute. Développer à partir des besoins des gens. »

Dre Fabienne Djandji sera présente une ou deux fois par semaine pour soigner les gens. Un dentiste a utilisé la clinique la semaine dernière et un optométriste sera aussi disponible périodiquement pour les gens de la rue.

«On détermine toujours l’offre de services, mentionne Mme Rancourt. On regarde pour créer des corridors de services. L’objectif est d’amener le client ici et de faire le pont avec le système. »

Steve Hickey, directeur de Pacte de rue, va même plus loin. La médecine de rue s’adresse à une population qui se rend encore plus vulnérable.

«Les bureaux des travailleurs de rue sont à proximité, ça contribue au lien de confiance, indique-t-il. On fait aussi affaire avec les refuges et les centres d’hébergement. Le milieu attendait que la médecine de rue se déploie dans la région. »

Un don de 10 000 $

L’Ordre régional des infirmières et infirmiers de la Montérégie, en collaboration avec la Fondation de l’OIIQ a remis un don de 10 000 $ pour le projet développé à Valleyfield. Un montant octroyé à un organisme à but non lucratif doté d’un rapport médical. 

Le comité de sélection a eu un véritable coup de cœur pour la médecine de rue et a voulu donner une tape dans le dos aux initiateurs.