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9 ans de violence : témoignage d’une victime de violence conjugale

le samedi 28 novembre 2020
Modifié à 13 h 55 min le 25 novembre 2020
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

Une femme, victime de violence conjugale, a accepté de livrer son témoignage afin d’encourager celles vivant la même situation à se tourner vers les ressources dès les premiers signes d’abus. Après neuf ans de violence, elle a quitté son domicile et souhaite reprendre le contrôle sur sa vie. La victime désire garder l’anonymat. Nous lui donnerons le prénom de Joyce. Joyce a vécu la violence dès le début de la relation avec son conjoint, en 2011. Amoureuse, elle n’a rien vu, confie-t-elle. Puis, en 2014 les actes de violence physique, économique et psychologique lui ont semblé plus visibles à la suite de la naissance de leur premier enfant. La même année, Joyce a communiqué avec les policiers après avoir été victime de la force physique de son conjoint. Ce premier épisode s’est répété à deux reprises en 2019. Chaque fois, la femme a inventé des scénarios, sans jamais dénoncer son conjoint. En 2014, elle avait attribué ses blessures à une chute, raconte-t-elle. À la suite du premier appel logé aux policiers en 2019, elle s’est enfuie du domicile. Puis, lors de la dernière intervention policière, Joyce a eu peur. «J’avais si peur que la police m’a demandé de partir en maison d’hébergement. Je ne suis pas partie tout de suite. J’ai eu peur des jugements. Pour nous, c’est une honte de dénoncer ce qui se passe dans son foyer», explique la femme de nationalité étrangère. Depuis février 2020, Joyce profite de l’écoute et des conseils d’une travailleuse sociale. Elle a quitté le domicile familial en septembre «après des semaines mouvementées» ponctuées de «chicanes, conflits et menaces» et un appel logé à l’organisme SOS Violence conjugale à Montréal. Quitter son conjoint s’avère «la plus belle décision de (sa) vie». Reprendre le pouvoir sur sa vie Joyce a repris le pouvoir sur sa vie en franchissant le seuil de la porte de la maison d’hébergement la Re-Source à Châteauguay. C’était en septembre. Sur place, elle a bénéficié des services de prévention, d’accompagnement, de recherche d’un toit, de soutien pour ses enfants ainsi que d’une aide afin de subvenir à ses besoins. En décembre, elle emménagera dans un logement. Cette nouvelle étape se veut significative. «Pour moi, c’est le pouvoir d’être capable de faire mes affaires moi-même, prendre mes décisions», dit-elle. Avant de demander de l’aide, Joyce ignorait l’ensemble des ressources disponibles pour les femmes au Québec. Elle se réjouit de savoir que des organismes accompagnent non seulement les femmes, mais les hommes et les enfants en difficulté. Et l’avenir? Joyce compte entreprendre des projets laissés en suspend au cours de la dernière année. Le service d’hébergement de la Re-Source en chiffres (du 1er avril 2019 au 31 mars 2020) 2571 : nombre d’appels téléphoniques reçus de la part de victimes et leurs proches, de professionnels et autres 54 : nombre de femmes hébergées 80 : nombre d’enfants hébergés 31 : durée moyenne du séjour des victimes, en jours (Source : La Re-Source, maison d’aide et d’hébergement pour les femmes victimes de violence conjugale, avec ou sans enfants) De l’aide pour les femmes et les hommes  La Re-Source :Maison d’aide et d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale : 450-699-0908/ www.lare-source.org AVIF : Organisme qui vient en aide aux hommes et adolescents qui veulent cesser leurs comportements de contrôle et de violence : 450-692-7313 / www.avif.ca