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Une prière 5 fois par jour

le mardi 12 janvier 2016
Modifié à 0 h 00 min le 12 janvier 2016
Par Denis Bourbonnais

dbourbonnais@gravitemedia.com

En total désaccord avec les agissements de l'État Islamique, le Syrien d'origine Alfadel Motfi n'en demeure pas moins fidèle à l'Islam et les pratiques religieuses font partie du quotidien dans le nid familial à Saint-Polycarpe.

«Nous prions 5 fois par jour. La mosquée de Dorval est trop éloignée et nous ne pouvons parcourir 60 km pour prier. Nous sommes à l'aise de le faire dans l'appartement», souligne-t-il.

C'est en partie grâce à la Mosquée de Dorval si la famille syrienne a pu s'expatrier au Québec. L'Association Musulmane Turque de Montréal a recueilli 100 000 $ auprès de donateurs privés pour permettre à 5 familles de s'établir au pays. Mahdi Motfi, le frère d'Alfadel, a déployé tous les efforts nécessaires pour favoriser la migration de ses proches.

Contrairement aux milliers de réfugiés syriens qui entrent au pays depuis quelques semaines, Alfadel Motfi a été référé par son frère. Il croit que le gouvernement canadien devrait être plus prudent dans son processus de sélection.

«On devrait faire venir plus de familles comme la nôtre qui connaissent quelqu'un», a opiné Alfadel, qui n'avait pas vu son frère Mahdi depuis 10 ans quand son avion a atterri à l'aéroport de Dorval le 14 octobre dernier. «J'aime beaucoup mon frère. Ce fut une réunion pleine d'émotions. Mahdi a pu voir son neveu et sa plus jeune nièce pour la première fois», a-t-il raconté.

Avant de fonder une famille, Alfadel était éleveur de chevaux en Arabie Saoudite et au Qatar. Il aimerait éventuellement renouer avec ce métier dans l'une des nombreuses écuries de la région de Soulanges.

Quant à sa petite fille, Ghina, elle est parvenue à vaincre sa peur de sortir de son domicile et elle a cessé de pleurer à chaque occasion. «La communauté fait tout pour rendre la famille confortable. A l'école primaire, on adore la petite fille. Une de ses professeures, Marie-Claude, l'aime particulièrement», a indiqué le conseiller municipal William Martinez, qui était présent lors de l'entrevue.