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Un signe porteur de non-violence

le jeudi 26 novembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 26 novembre 2015
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Les 3 et 4 décembre, un collectif d'organismes va distribuer 1575 porte-clefs à l'effigie du ruban blanc. Une activité de sensibilisation qui vient rappeler que la violence envers les femmes est une réalité malheureusement toujours criante.

Depuis quelques années, l'activité a pris une autre forme. Les organismes vont directement vers les gens au lieu de tenir un kiosque. L'impact a été positif. «Ça nous permet d'échanger avec les gens pour faire de la prévention, souligne Marie-Claude Gareau de l'Accueil pour Elle. C'est arrivé quelques fois que des femmes nous ont avoués avoir été victime de violence ou nous ont racontés que c'était dans leur entourage. »

Ces porte-clefs seront distribués à 11 endroits à Valleyfield et Beauharnois. Roxanne Leblanc du CALACS La Vigie a rappelé que tous peuvent faire une différence. «Les gens ont le pouvoir d'agir, dit-elle. On peut et on doit prendre position contre la violence faite aux femmes. »

Le comité remercie d'ailleursle soutien financier de la Caisse Desjardins, de l'Accueil pour Elle et de la Ville de Valleyfield pour la tenue de cette activité.

En plus des porte-clefs, 15 000 rubans blancs, le symbole de cette journée, seront remis dans la région. Un ruban qui vient rappeler que l'on ne doit pas fermer les yeux devant ces situations.

Plus de dénonciations

Depuis les tristes événements survenus à l'École Polytechnique de Montréal, le 6 décembre 1989, 1034 femmes et enfants ont été tués par des hommes au Québec, rapporte Martin Dufresne du collectif masculin contre le sexisme. Un nombre qui équivaut à environ 40 meurtres par année.

L'année 2015 a été cependant marquée par le mouvement #beenrapedneverreported (agression non dénoncée) et les révélations chocs de la violence subie par les femmes autochtones.

«Plusieurs femmes ont ensuite accepté de dénoncer des actes qu'elles avaient subi, a indiqué Mme Gareau. Elles ont senti la puissance du groupe, senti qu'elles n'avaient pas à avoir honte. »

Les stéréotypes et l'inégalité entre les sexes attiseraient la violence selon Mme Leblanc. «Ce n'est pas plus plaisant pour les hommes que pour les femmes, lance-t-elle. Nous sommes bombardées de stéréotypes. Il y en a tellement que l'on finit par les croire. Il y a beaucoup de sensibilisation à faire »

Sensibilisés dès le primaire

Pour la deuxième année de suite, des élèves du primaire sont sensibilisés à la violence faite aux femmes.

Les élèves de 5e et 6e année des écoles Montpetit (Valleyfield) et Jésus-Marie (Beauharnois) seront rencontrés. «On l'a fait pour la première fois l'an dernier, a indiqué Jacynthe Leclerc d'Espace Suroît. Avec eux, on discute. Ils sont conscients de la réalité. Certains vivent la violence conjugale à la maison. »

Ce sera la deuxième année consécutive que les étudiants en secondaire 3 et ceux des groupes adaptés seront rencontrés. Un enseignant d'histoire a incité pour que l'activité de sensibilisation revienne à l'école Baie-Saint-François. «Il m'a approchée en me disant que les femmes étaient souvent oubliées dans l'histoire», a souligné Roxanne Leblanc du CALACS La Vigie.

Les événements de la Polytechnique ont maintenant 26 ans. Si c'est loin pour les enfants de 15 ans, les activités viennent rappeler aux jeunes que la violence faite aux femmes est un fléau qui existe toujours.

La statistique démontre d'ailleurs que le nombre et le taux d'infractions commises dans un contexte conjugal est en augmentation chez les 12-17 ans (824 en 2013 par rapport à 802 en 2012).

Aujourd'hui [le 26 novembre], un kiosque où l'on distribuait des rubans blancs était installé tout l'après-midi à l'école Edgar-Hébert.

Quelques statistiques

Baisse du taux d'infractions commises dans un contexte conjugal en Montérégie – 3001 en 2012 contre 2944 en 2013

Selon les mêmes années, augmentation du nombre d'intimidation générale, de séquestration et d'agression sexuelle

Les femmes sont majoritaires parmi les victimes d'infractions commises dans un contexte conjugal (79,3 %) – Elles composent ou presque la totalité des victimes d'homicides (100 %), d'enlèvements (100 %), de séquestrations (96,9 %) et d'agressions sexuelles (97,9 %)

Parmi les groupes d'âges selon la même période, les infractions commises dans un contexte conjugal ont augmenté chez les 12-17 ans (6 %), les 50 à 59 ans (0,6 %) et les 70 ans et plus (21,6 %)

(Source: Ministère de la Sécurité publique. Données du programme DUC 2)