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Le raccourci qui n’en était pas un pour Jonathan Plante

le mercredi 13 décembre 2017
Modifié à 15 h 14 min le 13 décembre 2017
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Assis dans son fauteuil roulant, Jonathan Plante a raconté comment sa vie a basculé aux étudiants en charpenterie-menuiserie du Centre de formation professionnelle Chateauguay Valley. Comment un raccourci de 10 minutes, qui aurait facilement pu être évité, a changé sa vie à jamais. L’homme originaire de l’Abitibi a captivé les étudiants avec son authenticité et son humour. Dix ans après l’accident qui l’a rendu paraplégique, il dit être le même gars. Seule sa façon de voir les choses est différente. Sur un chantier de construction, il aimait installer les charpentes de toit. En hauteur, sans peur, jamais attaché. «J’étais [caption id="attachment_42676" align="alignright" width="210"] Jonathan Plante est confiné à un fauteuil roulant depuis une chute brutale survenue sur un chantier de construction il y a 10 ans.[/caption] convaincu que comme je n’avais pas peur, je n’aurais jamais d’accident», dit-il. Le 3 mars 2007, le mince 2 x 10 glacé sur lequel il accède à l’échelon supérieur sera sa rampe de malheur. Un faux mouvement occasionne une chute d’une quinzaine de pieds. Comme toujours, il a utilisé sa perception pour évaluer le risque. Le pire outil de lecture assure-t-il. Et le choc est terrible. Deux vertèbres fracturées. Sa vie ne sera plus jamais la même. Celle de ses proches non plus. «Le constat a été brutal, mentionne-t-il. On a sauvé dix minutes. Le temps que ça aurait pris à mes collègues et moi pour faire une rampe sécuritaire. Ce raccourci-là, 10 ans plus tard, je me rends compte que j’ai perdu beaucoup plus de temps que ça. »

«Je n’ai pas une vie normale, ça vous l’avez compris. J’ai une vie différente. Malgré tout, j’ai été chanceux, ça aurait pu être pire. Je ne me plains pas. Je veux provoquer une réflexion. » - Jonathan Plante

Depuis, il parcourt le Québec et va à la rencontre d’étudiants en construction. Son message ne sauvera peut-être pas de vie. Mais en exposant sa réalité, il espère allumer une lumière chez certaines personnes. «À toutes les fois que vous vous retrouvez devant un risque, pensez à l’activité que vous aimez le plus faire, souligne-t-il. Pensez aux gens que vous aimez et qui vous aime. Je vous souhaite à tous de vous rendre à la retraite en santé; ça n’a pas de sens de ne pas pouvoir en profiter. » Petits miracles Il a parlé des séquelles physiques et psychologiques de son quotidien. Des défis qui se sont présentés sur sa route. Malgré tout, sa vie n’est pas un enfer. Son message de prévention, il le prononce avec beaucoup de franchise. Sportif de nature, il va à la pêche avec ses amis tous les étés. Il en profite en se disant que ce sera peut-être sa dernière expédition, afin que la page soit plus facile à tourner si c’est le cas. Plante pratique aussi le paracyclisme et le hockey luge. Assez pour avoir fait sa place sur l’équipe nationale B en 2010-2011. Il a aussi été analyste au Réseau des sports, notamment aux Jeux paralympiques de Vancouver en 2010. Deux enfants, Maxime en 2009 et Lili-Rose en 2012 sont aussi venus le combler de bonheur. [embed]https://www.youtube.com/watch?v=l3ojieQR8Go[/embed]