Actualités

Quatre heures d’attente pour obtenir une ambulance

le jeudi 19 octobre 2017
Modifié à 17 h 41 min le 19 octobre 2017
Par Steve Sauvé

ssauve@gravitemedia.com

Le président du Syndicat des paramédics et du préhospitalier de la Montérégie – CSN, Gaetan Dutil, dénonce le manque d’ambulances dans la région. Cette sortie publique fait suite à une situation survenue le lundi 16 octobre, une journée où les appels étaient nombreux. Ce qui a fait en sorte que des patients jugés à risque de mort (P-0) ont été dans l’obligation d’attendre plus d’une heure avant d’être transportés par les paramédics. Gaetan Dutil fait savoir que quatre véhicules couvrent l’ensemble de territoire. «Il n’est pas rare que nous demandions de l’aide aux paramédics de Soulanges ou de Châteauguay, dit-il. Nous pouvons aussi répondre à des demandes qui proviennent de ces territoires.» Les situations dénoncées par le président du Syndicat des paramédics auraient pu avoir des conséquences dramatiques. «Il y a eu un appel jugé urgent, mais sans danger à la vie à Rigaud à 8 h 29, explique Gaetan Dutil. Une équipe s’est mise en direction, mais pendant le trajet, un appel encore plus prioritaire est entré. L’équipe en direction de Rigaud a été redirigée afin de répondre à cet appel et comme nous étions tous occupés, c’est une équipe de Montréal qui s’est présentée à Rigaud avec un délai de plus de quatre heures.» Pendant que les équipes sur la route étaient débordées, un autre appel classé (P-0) est survenu sur le territoire de Salaberry-de-Valleyfield. «C’est la compagnie Montpetit qui a répondu à l’appel puisque tous nos véhicules étaient pris, souligne Geatan Dutil. L’ambulance était à Huntingdon. L’équipe s’est mise en route, mais elle a été arrêtée plusieurs minutes à cause d’un bateau au pont Larocque.» La norme pour répondre à un appel (P-0) est d’environ sept minutes. Geatan Dutil affirme que pour ce genre d’appel, le temps de réponse varie habituellement de trois à sept minutes. Manque d’ambulance Les statistiques démontrent que le nombre d’appels augmente de 7 % par année. Selon Geatan Dutil, les demandes ont triplé en 15 ans. «Ce que le ministre Barrette doit comprendre, c’est que nous avons le même nombre de véhicules sur la route depuis 15 ans. Il y a déjà eu une demande de formulée pour obtenir une ambulance de plus sur le territoire, mais ça été refusé. Le ministre de la Santé a affirmé que le besoin n’était pas justifié et qu’il ne pouvait pas commencer à mettre des ambulances à chaque poteau. Que ça n’avait pas de sens. Dans le cas de lundi dernier, il n’y a pas eu de décès attribuable au manque d’effectifs, mais est-ce que c’est cela que ça va prendre?» Fréquemment, des paramédics sont appelés à faire du surtemps dans le but de pallier la demande. Malgré ce fait, l’addition d’un véhicule est interdite. «Le problème ce n’est pas l’employeur, martèle M. Dutil. C’est le gouvernement. Il a coupé dans les budgets. Les paramédics sont brûlés. Souvent, les équipes ne peuvent même pas prendre un repas compte tenu du nombre d'appels. Ça prend du monde sur le terrain.»