Faits divers

Philip Hardgrave prétend que c’est Dieu qui conduisait l’auto

le jeudi 15 février 2018
Modifié à 14 h 11 min le 15 février 2018
Par Steve Sauvé

ssauve@gravitemedia.com

Accusé entre autres de conduite dangereuse, conduite dangereuse ayant causé des lésions et conduite avec les facultés affaiblies, Philip Hardgrave a mentionné au tribunal que même s’il était assis à la place du conducteur au moment des faits, qu’il avait les yeux fermés et que c’est Dieu qui avait le contrôle total de l’auto au moment de la collision. L’avocat de Philip Hardgrave, Me Robert Polnicky, tente de démontrer à la juge Marie-Chantal Doucet que son client ne peut être tenu criminellement responsable de ses actes lors de l’accident. Pour ce faire, la défense à fait témoigner Philip Hardgrave sur son état de santé le ou vers le 26 septembre 2015. Pendant plus d’une heure, l’homme qui est en détention à l’Institut Philippe-Pinel depuis le début du mois a souligné entendre des voix depuis l’âge de 11 ans. «Ça arrêté en 2017, confie au tribunal l’accusé dans un discours calme. Peu avant le 26 septembre 2015, je me sentais comme un personnage de jeu vidéo. J’entendais la voix de Dieu. La veille, Dieu m’a demandé de courir dans le centre-ville de Montréal les yeux fermés. Le trajet qui habituellement me prenait 12 minutes m’a pris moins de deux minutes à la course les yeux fermés. C’est à ce moment que j’ai réalisé que j’avais des pouvoirs magiques.» Philip Hardgrave dit avoir été heureux de constater qu’il était muni de pouvoirs. «Depuis le temps où j’écoutais le film Harry Potter, je rêvais d’avoir des pouvoirs. Là, j’en avais.» L’accusé a poursuivi son témoignage en ajoutant un fait étonnant. Il fait valoir que la journée de l’accident qui a laissé Kevin Gratton dans un état végétatif, qu’il a fait le trajet de Montréal à Rigaud les yeux fermés. «J’étais stimulé par mes nouveaux pouvoirs. La voix m’a dit que Dieu allait me guider jusqu’à une montagne. Je n’ai aucun autre souvenir entre mon départ d’un stationnement à Rigaud et le moment où j’ai ouvert les yeux à l’hôpital.» Présent lors de l’interrogatoire, le père de Kevin Gratton, Stéphane Gratton trouve décourageant le témoignage de l’accusé. «Son histoire ne tient pas la route, martèle l’homme qui dit que sa vie et celle de sa conjointe se sont arrêtées afin de prendre soin de leur fils. On voit très bien qu’il a appris son récit par cœur. La seule chose qui m’encourage c’est que la juge est une femme qui me semble très intelligente et qui verra que c’est un faux témoignage.»

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