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Oser son destin

le jeudi 20 avril 2017
Modifié à 0 h 00 min le 20 avril 2017
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Janick Tétreault-Moïse, Marc-André Jodoin et Léopold Moyen ont la bosse des affaires. Une bosse qui n’est pas douloureuse, au contraire. Mais qu’ils ont obtenu parce qu’ils ont allié audace et ardeur au travail. Portrait de trois entrepreneurs qui ont osé prendre leur destinée en mains.

Dès l’âge de 5 ans, Marc-André Jodoin fait le tri des vis dans l’entreprise de recyclage familial. Son salaire est de 5 $/heure. Mais il aspire a plus. «L’entreprenariat était dans ma famille; je ne pouvais pas travailler pour quelqu’un d’autre, a révélé le directeur-général d’Imexxo. J’avais de bonnes idées que je voulais mettre en branle. »

Pour Léopold Moyen, la pomme (de terre) n’est pas tombée loin de l’arbre. Il a pris la relève de son père avec son frère chez Patate Provinciale et plus d’être actionnaire à la Maison Russet. La phrase de Confucius qui dit de choisir un travail que tu aimes pour ne pas avoir à travailler un seul jour de ta vie est son leitmotiv. Ce plaisir traverse toutefois des turbulences aux départs. «L’inconnu en général fait peur, explique-t-il. Tu te retrouves en affaires avec des gens qui ont beaucoup plus d’expérience, qui se sont déjà cassés les dents. Cette peur demeure tant que tu ne fais pas les actions.»

Oser diriger une entreprise comporte une part de risque. Mais, qui ne risque rien, n’a rien. «Tu vas en avoir des échecs et quand tu vas te relever, tu vas être plus fort, a indiqué Janick Tétreault-Moïse, cofondatrice de Zel agence de communication et en affaires avec son conjoint aux Vergers Frier/Cidrerie Rockburn. Tu vis mieux quand tu connais tes peurs. »

Cette dernière s’est lancée en affaires alors que son fils était âgé de seulement 18 mois. Le défi était professionnel et personnel à la fois. «Il faut que tu te sentes appuyer à quelque part, soutient-elle. Si tu n’as pas l’appui de ton conjoint ni de personne autour, ça se peut que ça flanche. Tu ne brises pas tout autour de toi pour être en affaires. »

Bref, oser est le moteur de ces entrepreneurs de la région qui ont expliqué leur parcours lors du congrès de la Chambre de commerce et d’industrie de Beauharnois, Valleyfield et du Haut-Saint-Laurent.

Ils ont tous eu le désir à un certain moment de propulser leurs idées à un autre niveau. Ces trois personnalités du monde des affaires obtiennent du succès et ont remporté divers prix d’excellence.

Toutefois, il ne faut pas perdre de vue ce qui a fait son succès. Marc-André Jodoin l’a bien imagé avec sa théorie du papier de toilette. «Il faut garder l’esprit original du moment où tu peux en manquer, a-t-il dit. Si tu gardes l’instinct de survie initial, tu demeures performant. »

Être en affaires, c’est un rêve à entretenir et un chemin à suivre. Une route qui n’est pas faite pour tout le monde. «Si c’était facile, tout le monde le ferait», laisse entendre Léopold Moyen.