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Mise en garde contre une poussée de COVID-19 dans Beauharnois-Salaberry

le jeudi 04 juin 2020
Modifié à 16 h 08 min le 04 juin 2020
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

Directrice de la Santé publique de la Montérégie, Dre Julie Loslier a sonné la cloche jeudi concernant une poussée de COVID-19 dans la MRC de Beauharnois-Salaberry. Elle a exhorté les citoyens du territoire qui comprend notamment Beauharnois, Salaberry-de-Valleyfield et Sainte-Martine à respecter les consignes de distanciation sociale. La préfète Maude Laberge a appuyé le message livré lors d’une conférence de presse via Zoom. « Depuis le tout début le taux par 100 000 de population était le plus élevé dans l’agglomération de Longueuil et ça surpassait de beaucoup les taux observés ailleurs en Montérégie. Depuis les dernières semaines, les taux dans Beauharnois-Salaberry ont progressé un peu plus rapidement si bien qu’aujourd’hui ils sont pratiquement à égalité de ceux observés dans l’agglomération de Longueuil. La situation nous préoccupe», a exposé Dre Loslier. « Quand on regarde les sept derniers jours, c’est la MRC de Beauharnois-Salaberry qui présente les taux les plus élevés dans l’ensemble de la Montérégie. » Commerces touchés Différents facteurs contribuent à la hausse, a noté Dre Loslier, mais un élément a retenu son attention. « On observe plusieurs milieux de travail dans la MRC qui sont pris avec des cas. Dans ces milieux-là, plusieurs sont des commerces de détails où il y a des contacts avec la clientèle », a-t-elle fait part. Le phénomène existe aussi ailleurs mais il est plus important dans Beauharnois-Salaberry. Le déconfinement plus avancé à Salaberry-de-Valleyfield et Sainte-Martine, qui ne font pas partie de la région de Montréal, a pu peser dans la balance, a reconnu Dre Loslier. « En déconfinant, on augmente les contacts, on s’attend à voir plus de cas. On voit un relâchement dans la perception du risque, c’est pour ça qu’on passe le message. Les employeurs, les commerçants, les citoyens, on a tous une responsabilité », a-t-elle insisté. « À Sainte-Martine, nous avons 31 cas. Les citoyens se disent peut-être que ce n’est pas grave juste 31 cas. Peut-être qu’ils avaient l’impression que ce n’était pas si grave. Que le message ne s’adressait pas à nous. Mais notre courbe à nous est en train de monter », a renchéri Maude Laberge. [caption id="attachment_53934" align="alignright" width="170"] Maude Laberge a été réélue préfète de la MRC Beauharnois-Salaberry.[/caption] En comparaison, avec 348 cas confirmés le 29 mai, Salaberry-de-Valleyfield montre un nombre supérieur à Châteauguay, 242 cas à la même date, avec une population moindre, soit 42 000 contre 50 000. Concernant ces données, Dre Loslier observe que divers facteurs peuvent expliquer la différence, par exemple le nombre de résidences pour aînés dans chaque ville.  Situation « fragile » Soulignant que la « situation est fragile », Dre Loslier exhorte les gens à suivre les consignes : Éviter les rassemblements intérieurs, qui demeurent interdits; Rester à 2 mètres des autres personnes; Ne pas dépasser 10 personnes dans les rassemblements extérieurs; Porter un couvre-visage si la distanciation sociale est difficile, notamment dans les commerces; Se laver les mains fréquemment. Maude Laberge dit constater qu’une minorité de clients portent le masque dans les magasins. « Il faut inverser cette tendance. Ça va permettre de sauver des vies et l’économie locale », a encouragé la préfète et mairesse de Sainte-Martine. Deux questions Comment le virus est arrivé dans la région ?  « Le premier cas, c’est effectivement un cas de voyage. Après ça, ça s’est répandu massivement et s’est tombé dans les milieux de vie et les milieux de soins a priori », répond à cette question Dre Julie Loslier. Qui sont les personnes infectées ? «La moité des cas, c’est des contacts d’autres cas. C’est une maladie très contagieuse. Quand le virus entre dans une maison, habituellement, il contamine les gens. Les contacts rapprochés, ça fait partie de la plus grande proportion. Sinon, quand on est capable d’identifier un milieu, le milieu qui ressort le plus, c’est celui des travailleurs de la santé. On voit aussi des milieux de travail qui sont de plus en plus la source de contamination. Les travailleurs de la santé demeurent les personnes les plus à risque. Le message c’est que tout le monde est à risque de l’attraper en ce moment », fait part Dre Loslier.