Justice

Marc-Antoine Lacasse acquitté

le jeudi 12 octobre 2017
Modifié à 19 h 30 min le 12 octobre 2017
Par Steve Sauvé

ssauve@gravitemedia.com

Marc-Antoine Lacasse a été acquitté de conduite dangereuse ayant causé la mort le jeudi 12 octobre au palais de justice de Valleyfield. Le juge Éric Hamel a acquitté le jeune homme au terme d’une décision écrite dont le magistrat a fait la lecture pendant plus de 45 minutes. Les faits reprochés à l’accusé se sont déroulés le 22 septembre 2012 à Sainte-Barbe. Afin de justifier l’acquittement, le juge Hamel a insisté sur le fait que rien ne prouve hors de tout doute raisonnable que l’accusé circulait de façon excessive et qu’il utilisait son téléphone cellulaire lorsqu’il a happé mortellement Karina Lefebvre. «La preuve démontre que M. Lacasse a envoyé un message texte à 20 h 04 et qu’il en a reçu un à 20 h 06, explique le juge Hamel. Toutefois il est impossible de savoir technologiquement si l’accusé a pris réception de ce message. Le ministère public n’a pas été en mesure de prouver hors de tout doute raisonnable si l’accusé textait au moment de l’accident. De plus, l’appel à la centrale 9-1-1 a été logé à 20 h 07.» Selon les constatations retenues par le tribunal, et corroborées par un témoin, la victime, Karina Lefebvre, avait l’habitude de circuler en patins à roues alignées au milieu de la chaussée. Ceci est également confirmé par le point d’impact qui se situe près de la ligne médiane sur la chaussée. «Le tribunal se doit d’examiner le Code de sécurité routière, ajoute le juge Hamel. Elle était en infraction dans le fait de circuler sur la chaussée avec des patins à roues alignées, comme l’indique l’article 499.  La victime dans ce fait a été imprudente. Il est manifeste qu’elle commettait une infraction au Code de la sécurité routière. Malgré le fait qu’elle portait un dossard, le tribunal en arrive à la conclusion que sa conduite a été imprudente, voire négligente, dans les circonstances, d’autant plus qu’une ligne droite délimitée se trouvait à sa droite, ce qui lui aurait permis de patiner de façon plus sécuritaire.» Le juge Hamel a aussi soutenu que la vitesse à laquelle circulait Marc-Antoine Lacasse n’était pas déraisonnable. «Le tribunal a statué hors de tout doute raisonnable que la vitesse de l’accusé est inconnue, mais qu’elle est inférieure à 83 km/h, dit le juge Hamel. L’accusé soutient qu’il venait de réduire sa vitesse à l’approche de la courbe. C’est plausible et même probable lorsqu’on regarde l’ensemble de la preuve, ce qui la rend fiable et d’une valeur probante suffisante pour soulever un doute raisonnable. Devant les faits, le juge Hamel a prononcé l’acquittement de Marc-Antoine Lacasse. Dès le prononcé de la décision, la famille de l’accusé a éclaté en sanglots, visiblement soulagée par la décision rendue. L’avocat de Marc-Antoine Lacasse, Me Martin Pilotte précise que l’événement est d’une tristesse indescriptible, mais qu’il est bel et bien question d’un accident. «Comme l’a dit le juge, mon client doit vivre avec cela pour le reste de ses jours.» Me Pilotte a pu compter sur l’appui de Me Cynthia Beaumier dans ce dossier. La juriste confirme que cette cause lui a demandé plusieurs heures de travail et qu’elle est satisfaite de la décision rendue par le juge Hamel. En poursuite, le procureur en chef adjoint Pierre-Olivier Gagnon affirme vouloir étudier la décision rendue. «Je prends acte de la décision du tribunal, dit-il. Comme dans toutes les décisions judiciaires, le ministère dispose de 30 jours pour analyser le jugement et prendre une décision à savoir si l’on porte le jugement en appel.»