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Une histoire d’amour de près de 70 ans

le mercredi 14 février 2018
Modifié à 8 h 18 min le 14 février 2018
Par Steve Sauvé

ssauve@gravitemedia.com

Janette animait l’Amour avec un grand A. Toutefois, ce qui n’a jamais été mentionné, c’est que sa source d’inspiration devait avoir pour nom, Gisèle et Yves Castonguay. M. et Mme Castonguay ont convolé en juste noce en 1951. Depuis ce jour, ils sont l’incarnation même des gens atteints par la flèche de Cupidon. Aujourd’hui âgés de 90 ans et 85 ans, il est impossible de ne pas apercevoir l’étincelle dans leurs yeux lorsqu’ils s’échangent un regard. Ils sont aussi amoureux qu’au moment où ils ont prononcé les mots : «Oui je le veux». «Il ne se passe pas une journée sans qu’on se dise qu’on s’aime, dit Mme Castonguay. Même après 67 ans de mariage, il y a encore beaucoup de tendresse entre nous.» La rencontre entre les deux tourtereaux a eu lieu 1 an avant leur mariage. M. Castonguay se souvient très bien de ce moment. «Mon épouse allait à l’école chez les sœurs et nous demeurions juste à côté de leur champ. Elle venait sur le bord de la clôture et elle lançait sa balle dans notre cour. C’est de cette façon que nous avons commencé à jaser ensemble.» [caption id="attachment_44247" align="alignright" width="387"] Yves et Gisèle Castonguay sont l’exemple même d’une relation amoureuse. Le couple est tellement soudé, qu’ils leur arrivent régulièrement de penser à des choses en même temps.[/caption] Il serait faux de croire que le couple Castonguay a pu bénéficier de moments d’intimités avant le mariage. «Il venait me voir chez moi le mardi, jeudi, samedi et dimanche, indique Gisèle Castonguay. On appelait cela les soirées de veillée. Nous étions assis dans le salon et mon père dans la cuisine. Nous parlions de nos intérêts, chantions, dansions et cela nous permettait de mieux nous connaitre.» Fidèle à la tradition. Yves Castonguay a demandé la main de sa douce comme il était coutume de le faire à l’époque. «Ça ne se fait plus beaucoup aujourd’hui, mais j’ai demandé à son père s’il me donnait la permission de marier sa fille, lance-t-il avec le sourire. C’était vraiment gênant. Mais, je ne sais pas qui était le plus gêné, son père ou moi?» Gisèle Castonguay assure qu’elle ne dispose pas de potion magique pour faire durer une histoire d’amour comme la sienne. Par contre, elle trouve que les couples d’aujourd’hui manquent de patience. Pour sa part, M. Castonguay s’étonne de ce qu’il appelle les essais. «Maintenant, les gens en essaient beaucoup avant de trouver la bonne personne. Dans notre temps, les gens n’étaient pas accotés comme on le dit aujourd’hui. Ils se mariaient et là, ils vivaient ensemble», confie l’homme qui a jadis occupé le poste de bibliothécaire au Séminaire de Valleyfield et au Collège de Valleyfield. «Il n’y a pas de secret, ajoute Mme Castonguay. L’important, c’est de communiquer. Ma mère m’avait dit de ne jamais m’endormir avec une crotte au cœur. Nous avons eu nos peines comme tout le monde, mais nous ne nous sommes jamais rien caché et nous avons toujours jasé. Encore aujourd’hui, nous communiquons beaucoup.» Même après 67 ans de mariage et une vie bien remplie, le couple Castonguay se garde des moments d’intimité. «L’attirance est toujours là, confirment-ils. Il faut alimenter le feu à l’occasion et il finit par prendre.» [caption id="attachment_44248" align="alignleft" width="369"] Le couple a eu six enfants, dont quatre sont toujours vivants, quatre petits-enfants et deux arrières petits-enfants.[/caption] M. Castonguay assure que les petites attentions font aussi partie du quotidien, même après toutes ces années. «Nous vivons en résidence pour personnes âgées depuis deux ans. Ici, il y en a qui nous appellent le couple parfait. Nous marchons encore main dans la main, je tire la chaise de ma femme lorsqu’elle veut s’assoir, nous prenons soin l’un de l’autre. On s’aime beaucoup.» Les épreuves ont aussi fait partie de la vie du couple. «Lorsque notre plus vieux fils est décédé, cela n’a pas été facile, mentionne Yves Castonguay. Aussi, lorsque nous avons quitté notre maison pour venir nous installer en résidence. C’était une épreuve. Ma femme était très malade à l’époque, mais nous avons traversé cela ensemble.»