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Deux syndicats dénoncent la réorganisation des soins

le mercredi 17 mai 2017
Modifié à 0 h 00 min le 17 mai 2017
Par Steve Sauvé

ssauve@gravitemedia.com

Deux importants syndicats du secteur de la santé, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) et le Syndicat des professionnelles en soins de Montérégie-Ouest (SPSMO), dénoncent les effets de la réorganisation des soins par le Centre intégré de santé et des services sociaux de la Montérégie-Ouest (CISSSMO).

Depuis l’automne dernier, une réorganisation majeure dans les centres d’hébergement de la région de Vaudreuil-Soulanges et du Suroît a été imposée par la direction. Selon les représentants syndicaux, cette décision a été prise sans tenir compte des ressources nécessaires et disponibles.

«Revoir la composition des équipes tout en sachant très bien le contexte de pénurie est de la pure improvisation de la part de notre direction des soins, dénoncent conjointement Vanessa Léger, Étienne De Roy, Manon Deslauriers et Daniel Gilbert. Présentement, nous assistons à la destruction d’une organisation des soins qui allait très bien, compte tenu du contexte, pour créer une situation inacceptable où nos aînés sont les victimes.»

Dans le contexte, les délégués demandent en conséquence une action concrète et urgente de la direction pour remédier à la situation.

Toujours selon les dires des représentants, l’employeur aurait mis en place une nouvelle organisation du travail, sans avoir mesuré les impacts réels sur la qualité et la sécurité des soins.

«Dans un contexte où nous sommes en pénurie, il devient de plus en plus important de garantir la stabilité des ressources et d’utiliser le plein potentiel des professionnelles en soins disponibles, informe le 2e vice-président de la FIQ Daniel Gilbert. Toutefois, c’est tout le contraire qui se passe. On favorise le recours à une main-d’œuvre externe qui provient des entreprises privées de placement et on utilise nos professionnelles à des tâches qui pourraient être faites par d’autres catégories de salariées. C’est totalement inconcevable.»

Effet néfaste sur les patients des CHSLD

Depuis le début de la réorganisation, des patients des CHSLD seraient dans l’obligation de prendre leurs médicaments de deux à quatre heures avant l’heure prescrite. «Cette réorganisation place nos professionnelles en soins en contravention avec leur code de déontologie, dans la mesure où elles ne peuvent respecter les prescriptions médicales», soumet pour sa part l’infirmier auxiliaire et vice-président du syndicat local pour les CHSLD Étienne De Roy.

«Nos membres ont aussi reçu l’ordre de lever prioritairement les patients qui ont un membre de famille qui s’occupe d’eux, ajoute la représentante syndicale Vanessa Léger. Ce qui est carrément inacceptable pour nous. Cela va à l’encontre du plan thérapeutique fait par nos professionnelles à l’égard des patients. Encore une fois, les patients démunis et seuls en paient le prix.»,

«Où est passée la vision du ministre de la Santé concernant les bonnes pratiques en CHSLD? Faut-il rappeler qu’une enveloppe budgétaire était consentie pour de nouvelles ressources en CHSLD ? Eh bien, ici, on utilise mal les ressources déjà disponibles pour répondre adéquatement aux aînés hébergés. Au lieu de les mettre à disposition pour donner les soins aux patients, on leur demande de jouer des rôles qui ne leur appartiennent pas. Il est tout à fait inacceptable qu’on ne permette pas à nos professionnelles en soins d’occuper pleinement leur champ d’exercice», relate Daniel Gilbert, avant d’ajouter «Si les infirmières auxiliaires étaient affectées à leurs tâches, on ne serait pas devant une telle situation. Les patients prendraient leurs médicaments à l’heure prévue par le médecin, ils seraient levés, dormiraient et se lèveraient à la bonne heure, etc. Bref, ils recevraient les soins dont ils ont besoin par des professionnelles en soins formées pour en offrir. »