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Bruno Tremblay furieux de la fin du service

le mardi 02 février 2021
Modifié à 11 h 25 min le 01 février 2021
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

Le maire de Beauharnois, Bruno Tremblay n’est pas heureux de la décision de Valleyfield de mettre un terme au lien entre les deux villes par exo.   « Ça ne fait pas mon affaire c’est certain. Ça ne va pas du tout dans le sens du développement durable et régional. De la mobilité urbaine que nous prônons. La ligne de Valleyfield à Montréal existe selon moi depuis toujours et j’ai 63 ans. Ça me tracasse que l’on puisse saboter ce service et que ça amène des problèmes supplémentaires », lance le maire qui mâche à peine ses mots. « C’était très fréquenté. Très populaire. Certain que si on me dit que l’autobus est vide en arrivant à Valleyfield, je comprends. C’est la fin du circuit. Mais quand il arrivait ici, c’était plein. Les étudiants du Collège. Ce n’est pas fameux pour nos jeunes. Les travailleurs étaient toujours nombreux », plaide Bruno Tremblay qui a déjà été témoin d’un premier pépin dimanche. « Premier jour du service. Un client a attendu 90 minutes à -18. Le service n’est pas ajusté. On réduit l’achalandage. Ça ne rencontre aucun objectif », vocifère-t-il.

Agir en catimini

Membre du conseil d’administration d’exo, Bruno Tremblay n’a pas apprécié être informé plusieurs mois après les faits, de l’intention de Valleyfield de se défaire de ce service. « Ça s’est fait en catimini. J’ai appris seulement en novembre, par la directrice générale de la situation. De manière cavalière par Salaberry-de-Valleyfield. J’ai parlé de ça avec le maire Miguel Lemieux vendredi seulement. C’était la première fois que nous en discutions ensemble. Je ne veux pas partir de chicanes avec personne, ce n’est pas du tout mon intention.  Mais je trouve ça déplorable », affirme-t-il. Et il ne semble pas le seul. Les organismes communautaires avaient demandé un sursis et espéraient un changement de dernière minute. « Ça devait entrer en vigueur le 1er janvier. Mais je peux vous dire que ça brasse partout. Il y a beaucoup d’instances ahuries. Même dans les officines gouvernementales. Il y a des choses qui se discutent. C’est un sujet chatouilleux », estime Bruno Tremblay. D’ailleurs, le député Claude Reid, interpellé a mentionné. « J’ai récemment été informé de la situation sur les démarches de certaines municipalités de la région qui ont décidé de créer leur propre système de transport régional avec un transfert dans une zone de la CMM. Bien qu’il soit préférable que les usagers n’aient pas à effectuer un transfert supplémentaire sur leur parcours, ces questions relèvent des pouvoirs municipaux des villes et de l’ARTM – autant pour l’organisation des services que leur financement. Je suis en communication avec le cabinet du ministre des Transports, qui est au fait de la situation et qui s’assure du suivi avec l’ARTM, notamment pour éviter que des municipalités ne payent pour les déplacements d’usagers provenant de l’extérieur du territoire de l’Autorité. » Claude Reid, est député de Beauharnois et adjoint parlementaire au ministre des Transports.

Gérer de manière raisonnable

« Oui les coûts sont ajustés. Dans certains cas, le client va sauver 25 sous. Mais il va voyager plus loin et être obligé de transférer. Il y a un immense secteur qui n’est plus desservi. J’aimerais mieux gérer avec un principe de raisonnabilité et que l’on cesse de regarder les coûts », dit le maire qui se demande justement à quel endroit a été faite l’étude de coûts. « Je ne sais pas. Mais on a de la difficulté à voir les bienfaits régionaux. On ne peut pas développer aux dépens des autres. J’ai toujours cru au transport en commun. Et il faut le développer à tous prix. Absolument. Pas le détruire », déplore en conclusion Bruno Tremblay.