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Le bowling pour développer un comportement exemplaire

le mercredi 21 février 2018
Modifié à 13 h 19 min le 21 février 2018
Par Denis Bourbonnais

dbourbonnais@gravitemedia.com

SOCIÉTÉ. En s'adonnant à une activité comme les quilles, le Campivallensien Benjamin Viau a pu surmonter plusieurs embûches étroitement liées aux troubles du spectre de l'autisme. Diagnostiqué autiste à bas âge, le jeune homme de 19 ans a fait des pas de géants pour composer avec ce qui est par définition un «trouble du développement humain caractérisé par des difficultés de l'apprentissage social et de la communication, avec des comportements stéréotypés et persévératifs». «Le bowling a grandement aidé Benjamin à développer une bonne attitude et un comportement exemplaire au sein d'un groupe de joueurs. Il a été bien accepté dans les ligues d'adultes et il a même été nommé capitaine dans la ligue d'été»,  décrit sa mère, Line Sauvé. A titre d'exemple, Benjamin ne pouvait supporter les applaudissements à ses débuts sur les allées de quilles. Avec le temps, il a appris à comprendre la signification de ce geste d'encouragement. Maintenant, chaque fois qu'il réussit un abat, Benjamin va collecter les «high five» auprès de son entourage. Son très haut niveau de concentration et son habileté à répéter les mêmes mouvements avec exactitude ont par ailleurs contribué à faire monter ses performances d'un cran. En plus de ses 4 parties parfaites en moins d'un an, Benjamin détenait la meilleure moyenne (232) aux petites quilles à Salaberry-de-Valleyfield au moment de rencontrer le «Journal Saint-François». Le talentueux quilleur a également fait des avancées remarquables dans son cheminement de vie. Fréquentant l'école secondaire Arthur-Pigeon à Huntingdon dans une classe adaptée pour adultes,  Benjamin maîtrise désormais trois langues, le français, l'anglais et l'espagnol. Lors d'un voyage familial à Punta Cana en République dominicaine, c'est lui qui a engagé les conversations en espagnol. [caption id="attachment_44439" align="alignnone" width="521"] La pratique du bowling contribue à améliorer l'attitude et le comportement du jeune homme au sein d'un groupe. (Photo: Pierre Langevin)[/caption] Le jeune homme se rend utile en préparant la bouffe à la cafétéria de l'école et dans ses temps libres, il a fait de l'entretien ménager au Centre du Partage sur la rue Jean-Talon à Salaberry-de-Valleyfield. L'autisme amène tout de même son lot de désagréments: «Benjamin ne doit pas manquer son autobus, sinon il ne va pas à l'école car cela défait sa routine», mentionne sa mère. Enseignante en soins infirmiers au Centre de formation professionnelle de la Pointe-du-Lac, Mme Sauvé parle de l'aide fournie à son fils pour qu'il mène une vie compatible avec sa différence neurologique. «Nous avons mis le paquet. Benjamin a été suivi par un éducateur spécialisé à l'Hôpital Sainte-Justine. Il a appris notamment avec des pictogrammes», souligne-t-elle. Motomarine, pêche et... les trains Le père de Benjamin, Denis Viau l'accompagne dans une variété d'activités de loisir en VTT, motomarine et dans un bateau de plaisance pour la pêche. «En motomarine, j'ai de la difficulté à le suivre», lance le paternel, un technicien en laboratoire chez General Dynamics qui habite sur une propriété riveraine du lac Saint-François à Sainte-Barbe. Ayant dans sa mire un diplôme de Secondaire 5, Benjamin Viau pourrait éventuellement être récompensée dans sa quête vers l'autonomie. Dans un futur pas si lointain, il serait question d'emménager dans un logement avec surveillance, propriété de sa famille, au centre-ville de Salaberry-de-Valleyfield. Benjamin, qui voit une copine, serait apte également à conduire un véhicule avec la médication appropriée. Entre temps, en plus d'aligner les abats aux quilles, Benjamin continue d'assouvir une autre passion. Ses parents et grands-parents l'amènent régulièrement voir les trains à Coteau-Station et Vaudreuil-Dorion. «Souvent, il fait un aller-retour de Vaudreuil à la Gare Windsor et il débarque au Centre Bell», relate sa mère. Tristement, Benjamin ne pourra plus compter sur son grand-père maternel, Bruno Sauvé, pour le transporter vers les gares. Le résident de Coteau-du-Lac est décédé le 11 février, à l'âge de 78 ans, quatre jours après le reportage consacré par «Le Journal» à son petit-fils en présence du grand-papa au Salon de quilles Valleyfield.